— Publié le 7 novembre 2022

Le Qatar accusé de cyber espionnage

Qatar 2022

Les appels de la FIFA à se « concentrer sur le football » n’y changent rien : l’actualité du Mondial 2022 au Qatar reste encore très extra-sportive, à moins de trois semaines du début du tournoi (20 novembre au 18 décembre). Une enquête du Sunday Times révèle que l’Etat du Golfe aurait fait appel aux services de hackers indiens pour espionner les ordinateurs et messageries électroniques d’une cinquantaine de personnalités étrangères. Parmi les cibles figurent des journalistes et avocats, mais aussi Michel Platini (photo ci-dessus), l’ancien président de l’UEFA. Ils étaient visés pour leurs travaux ou prises de positions critiques sur l’attribution et l’organisation de la Coupe du Monde de football 2022. Un journaliste du Sunday Times, Jonathan Calvert, aurait ainsi été espionné après son enquête sur les conditions de l’attribution au Qatar du Mondial de football. Une sénatrice française, Nathalie Goulet, qui avait accusé le Qatar de financer « le terrorisme islamique« , et un avocat américano-hongrois, Mark Somos, qui a déposé plainte contre la famille régnante du Qatar devant le Haut conseil des Nations unies pour les droits de l’homme, figurent également dans la liste publiée par le média britannique. Michel Platini aurait été espionné peu de temps avant son audition par la justice française dans le cadre d’une enquête sur les soupçons de corruption dans l’attribution du Mondial. Selon les données récupérées par le Sunday Times et The Bureau of Investigative Journalism (TBIJ), les opérations de piratage des messageries et de prise de contrôle à distance des micros et caméras des ordinateurs des personnes ciblées auraient débuté en 2019. Le recours aux hackers indiens aurait été fait par l’intermédiaire d’anciens officiers de police ou du renseignement britanniques, travaillant désormais dans le secteur privé. Sans surprise, le Qatar nie en bloc. Dans une déclaration transmise aux médias, un porte-parole des autorités dénonce des allégations « manifestement fausses et sans fondements », qui reposent « sur une source unique qui prétend que son client était le Qatar, sans apporter la moindre preuve ».