— Publié le 24 septembre 2019

Le Kenya encore montré du doigt

Athlétisme

Sale affaire dans l’athlétisme. Une de plus. Mais, cette fois, elle ne concerne pas la Russie ou le sprint américain. La chaîne de télévision allemande ZDF a diffusé, dimanche 22 septembre, un documentaire du journaliste Markus Harm sur l’athlétisme kényan où le dopage est présenté comme un véritable fléau. Le sujet met notamment en scène un médecin de l’équipe du Kenya. Il explique, sous couvert d’anonymat, avoir injecté de l’EPO à huit athlètes sélectionnés pour les Mondiaux 2019 à Doha (27 septembre au 6 octobre). « Pas de dopage juste avant la course ou la compétition importante, précise-t-il dans le documentaire. Ici, ils utilisent l’EPO à l’entraînement. De l’équipe nationale actuelle, j’avais huit coureurs avec moi. » Plus troublant : la ZDF a mis la main sur des documents très compromettants pour la Fédération kényane d’athlétisme (AK) et l’agence nationale antidopage (ADAK). Un employé de l’ADAK écrit ainsi à un responsable de l’athlétisme réputé : « Les tests A et B de l’athlète sont positifs. Laissez-nous nous réunir le plus tôt possible pour en discuter. » Un ancien employé d’ADAK raconte : « La Fédération kényane et l’ADAK travaillent ensemble et en tirent des revenus. Les athlètes ou leurs dirigeants doivent payer. » Le Kenya subira-t-il le même sort que la Russie en 2015, une suspension de sa fédération par l’IAAF ? Possible. Brett Clothier, le responsable de l’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU), l’explique dans le documentaire de la télévision allemande : « Nous enquêtons sur ces allégations. Il existe actuellement cinq pays dits de catégorie A, où les problèmes de dopage sont graves. Nous y avons imposé des règles très strictes auxquelles ils doivent se conformer. Le Kenya est l’un d’entre eux. Si les règles ne sont pas respectées, la Fédération internationale avec son exécutif peut suspendre complètement le pays. »