— Publié le 26 avril 2023

Le Conseil de l’Europe s’empare de la question russe

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A moins de 500 jours de l’ouverture des Jeux de Paris 2024 (J – 457 ce mercredi 26 avril), le dialogue reste tendu entre le mouvement sportif et le monde politique sur la question d’un retour des athlètes russes dans les compétitions internationales. Preuve en a encore été donnée mardi 25 avril, à l’occasion d’une audition publique de deux heures de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) à Strasbourg (France). Les élus européens ont une nouvelle fois affirmé leur position : un maintien de l’exclusion des sportifs des deux pays en guerre avec l’Ukraine. En ouvrant de la session, le président de l’APCE, le Néerlandais Tiny Kox, a donné le ton en suggérant qu’une réintégration des athlètes russes était une perspective « totalement impensable » qui pourrait « servir les objectifs de propagande de l’agresseur ». Le vice-ministre des Sports ukrainien, Andriy Chesnokov, a enfoncé le clou en demandant à l’Assemblée parlementaire, dans une intervention en vidéo, de continuer « à soutenir sans faille » son pays en interdisant aux sportifs russes et biélorusses de concourir. Dans le camp d’en face, le CIO a expliqué via un communiqué qu’il était « important que les points de vue des représentants des athlètes soient exposés », précisant par ailleurs que les décisions à prendre dans l’immédiat concernant la participation des athlètes russes et biélorusses dépendaient des fédérations internationales. Invitée à s’exprimer en qualité de ministre des Sports du pays-hôte des prochains Jeux d’été, Amélie Oudéa-Castera a joué la prudence. Dans un message vidéo, la ministre française a assuré que « la France reconnaît et respecte l’autonomie du mouvement sportif ». Elle a également promis de « tout mettre en oeuvre » pour que les sportifs ukrainiens soient performants aux Jeux de Paris 2024, notamment grâce à une aide d’un million d’euros débloquée par la France pour leur préparation. Une enveloppe qui devrait permettre, a poursuivi Amélie Oudéa-Castera, « la prise en charge complète » du camp de base de la délégation ukrainienne. Présent à Strasbourg en sa qualité de président de l’Association des fédérations internationales des sports olympiques d’été (ASOIF), l’Italien Francesco Ricci Bitti a rappelé l’essentiel, souvent ignoré par les autorités politiques : « Le processus d’éligibilité actuellement en discussion n’a rien à voir avec les Jeux olympiques. Il s’agit d’une sorte d’essai sur le terrain des compétitions internationales. »