— Publié le 4 octobre 2022

« Installer Marseille parmi les capitales mondiales de la voile »

Événements Focus

Cap sur Marseille et sur la Méditerranée. Après l’aviron, le tennis de table, la natation, le skateboard et BMX, puis la gymnastique et le goalball, FrancsJeux poursuit son tour d’horizon des disciplines olympiques et paralympiques des Jeux de Paris 2024. En donnant, une semaine sur deux, la parole aux sport managers du comité d’organisation. Nicolas Novara, en charge de la voile, s’est prêté au jeu des questions.

FrancsJeux : Votre vie avant le COJO Paris 2024 ?

Nicolas Novara : Mon parcours se découpe en trois phases. J’ai d’abord été athlète de haut niveau, en voile olympique. Je naviguais en 470 en équipe de France. J’ai arrêté ma carrière sportive relativement jeune, à 25 ans, pour me lancer dans les études de coaching sportif. Je suis devenu entraîneur de voile. En Suisse, avec l’équipe nationale, puis en France, pour la Fédération française de voile (FFV). Après dix ans et deux expériences olympiques, j’ai eu envie de me lancer dans un nouveau projet de reconversion. J’ai repris des études, en deuxième année de management en événementiel sportif. Puis j’ai rejoint le groupe Decathlon, où je m’occupais de la marque Tribord, sur différents projets sportifs, commerciaux et événementiels. J’y suis resté trois ans, avant de rejoindre le COJO Paris 2024 à la fin de l’année 2021.

Votre expérience passée des Jeux olympiques ?

J’ai participé comme entraîneur, avec l’équipe de Suisse, aux Jeux de Pékin 2008 puis Londres 2012. A Pékin, j’étais entraîneur national de l’équipe féminine. A Londres, je m’occupais des garçons. Deux expériences différentes mais très riches, vécues à l’extérieur de la ville olympique. Londres 2012, surtout, m’a marqué. Aujourd’hui encore, dans ma position de sport manager pour Paris 2024, je me réfère souvent à ces Jeux britanniques.

Un souvenir marquant des Jeux ?

J’en ai deux. Le premier remonte aux Jeux de Pékin 2008. Nous n’avions pas pu assister à la cérémonie d’ouverture, mais j’ai défilé avec la Suisse à la cérémonie de clôture. Sur le plan émotionnel, un moment très fort, dans un stade de 100.000 places. Très euphorisant. Les Jeux étaient finis, la pression était retombée. J’ai compris comment les athlètes pouvaient parvenir à se transcender dans un tel contexte. Mon deuxième souvenir marquant, ce sont les Jeux de Londres 2012. J’avais la sensation d’être plus mature, plus prêt à performer. Mais, en même temps, j’ai ressenti une très forte appréhension car les Jeux restent un événement totalement à part. J’en suis arrivé à me demander si on pouvait vraiment être prêt pour les Jeux olympiques.

Le dossier en tête de la pile sur votre bureau ?

Le test-event de la voile, prévu à Marseille du 7 au 16 juillet 2023. Nous serons les premiers de la liste, la première épreuve test des Jeux de Paris 2024. Et nous allons livrer nous-mêmes cette compétition. Il s’agit d’un très gros dossier par sa dimension, comparable aux Jeux en termes de nombre d’athlètes, de classes de bateaux et de format. Plus qu’un test-event, nous allons organiser une répétition générale des régates olympiques. Il faudra être au niveau et déjà dans l’opérationnel.

Le site de la voile, dans la rade de Marseille : ses atouts, le défi dans la perpective des Jeux ?

Ses atouts sont nombreux. Un très beau site, avec un plan d’eau varié en termes de vent et de conditions météo. Super intéressant pour les athlètes. Par ailleurs, Marseille possède une solide expérience dans l’accueil de grandes compétitions de voile, notamment olympique. La ville a organisé les qualifications à la Coupe de l’America. Enfin, le site est très adapté au spectacle. Il est ceinturé de côtes, de collines, de montagnes… Ce décor offrira des opportunités assez folles pour les spectateurs. Mais le défi tient à son éloignement de Paris. Trois heures de train. Il va falloir le faire exister et le valoriser. Nous voulons aussi proposer un événement de voile en rupture avec ce qui se fait dans notre sport. Un événement durable, responsable et innovant. La voile demande beaucoup de moyens logistiques et mécaniques. Nous voulons innover en présentant un modèle plus responsable.

Paris 2024 sera une réussite pour la voile si…

Nous avons une double ambition. La première est la plus immédiate : satisfaire pleinement les athlètes et les spectateurs. Paris 2024 sera une réussite pour la voile si les compétiteurs repartent avec des étoiles dans les yeux, et si les spectateurs ont découvert un site et une discipline. En termes d’héritage, j’aimerais que ces Jeux contribuent à rendre la voile plus populaire et accessible, en France comme à l’étranger. Et qu’ils installent Marseille parmi les capitales mondiales de la voile, au niveau de Sydney, San Francisco ou Auckland.