— Publié le 27 octobre 2021

Le président de l’AMA appelle à un cadre de sanctions pour la Convention de l’UNESCO

Communiqué

Montréal, le 26 octobre 2021 – Le président de l’Agence mondiale antidopage (AMA), Witold Bańka, était à Paris aujourd’hui pour prendre la parole durant la huitième session de la Conférence des Parties de la Convention internationale contre le dopage dans le sport de l’UNESCO (la Convention), qui se tient du 26 au 28 octobre 2021. La Convention constitue le cadre juridique permettant aux gouvernements de traiter les questions de lutte contre le dopage. Dans l’histoire de l’UNESCO, elle se classe au deuxième rang pour ce qui est de la vitesse de ratification, seulement quatre pays ne l’ayant pas signée à ce jour.

Insistant sur l’importance de l’action des gouvernements dans la lutte contre le dopage, le Président de l’AMA a insisté sur l’importance que chaque pays mette en œuvre efficacement la Convention pour le bien de l’ensemble du système antidopage. « Depuis le début, l’AMA, l’UNESCO et les gouvernements ont travaillé en partenariat, s’est réjoui M. Bańka. Nous sommes liés par une mission commune. L’AMA supervise l’application du Code mondial antidopage alors que l’UNESCO est responsable de la Convention, que les gouvernements se sont engagés à respecter. À leur tour, ceux-ci doivent respecter les dispositions de la Convention et rendre des comptes quant à leurs engagements à cet égard. Seulement, il n’existe actuellement aucun processus bien établi dans le cadre de la Convention qui prévoie des conséquences pour les gouvernements en cas de non-conformité. »

« Les gouvernements ont un rôle essentiel dans la lutte contre le dopage. Au moyen de lois, de politiques, de règlements, de mesures administratives et de financement, ils peuvent agir là où ni le Mouvement sportif, ni l’AMA ne peuvent le faire. Ils peuvent notamment restreindre la disponibilité et l’utilisation de substances dopantes, renforcer le contrôle aux frontières et financer les organisations antidopage. Lorsqu’elle est mise en œuvre de manière efficace, la Convention constitue un instrument solide dont l’action est complémentaire à celle du Code. »

« Le respect de la Convention par les États parties doit donc être une priorité pour l’UNESCO. Les sportifs qui enfreignent les règles font face à de graves conséquences. Il en va de même pour les organisations antidopage, les fédérations sportives et les autres signataires du Code. Par contre, un gouvernement qui choisit de ne pas respecter les règles n’encourt aucune sanction réelle. »

« Il s’agit selon moi d’un maillon faible dans le système, et le moment est venu de remédier à ce problème. À l’instar de tous les autres partenaires du système, les gouvernements devraient subir des conséquences lorsqu’ils ne tiennent pas leurs promesses. Il nous faut faire preuve d’audace et d’ambition, et veiller à la mise en place d’un mécanisme contraignant pour les gouvernements à ce chapitre. Nous tous – l’AMA, l’UNESCO et les gouvernements – devons collaborer pour corriger cette lacune. Je pense que ceci est dans l’intérêt de tous les gouvernements, pour qu’ils puissent offrir aux sportifs du monde entier la possibilité de concourir sur un pied d’égalité. Les faiblesses du système n’ont aucune utilité, si ce n’est de donner un passe-droit à ceux qui veulent enfreindre les règles. »

« Les avantages de la collaboration sont aussi évidents que considérables. Au-delà du simple respect des règles et règlements, la lutte contre le dopage a pour but d’assurer que le sport reste un vecteur positif dans notre monde et de préserver la confiance des sportifs et du public. Elle est liée à l’identité nationale, à la fierté, au maintien d’une bonne santé et à la transmission de bonnes valeurs, soit l’intégrité, le respect et la camaraderie. Elle vise, par le pouvoir du sport, à influencer positivement la société. La lutte contre le dopage est à la fois un enjeu de société et un enjeu sportif. »

Dans son discours (en anglais), M. Bańka a aussi souligné le travail mené par l’AMA dans divers domaines de la lutte contre le dopage, notamment l’éducation, le renseignement et les enquêtes, les contrôles, la recherche scientifique et le renforcement des capacités, sans oublier l’activité centrale de l’Agence, qui est de veiller à l’évolution du Code et à la conformité des signataires. Il a également rappelé la nécessité de mieux financer le système antidopage.

« En tant qu’organisme de réglementation mondial, nous devons nous assurer d’optimiser chaque dollar pour pouvoir remplir notre mandat. Le système est stable et fonctionne bien, mais l’ajout de ressources financières est nécessaire au renforcement du Programme mondial antidopage. Les gouvernements du monde et le Mouvement sportif contribuent déjà de façon importante au financement de l’AMA et de la lutte contre le dopage en général, mais cet investissement financier ne devrait pas reposer sur leurs seules épaules. C’est pourquoi je travaille à trouver d’autres sources de financement, principalement du secteur privé, pour aider à protéger le sport propre. »

Le jeudi 28 octobre, le directeur général de l’AMA, Olivier Niggli, s’adressera également aux délégués de la Conférence des Parties. Son discours portera sur les activités de l’AMA depuis la dernière Conférence (2019), le document de politique sur le cadre législatif type proposé par l’UNESCO, et la formule proposée pour le financement de l’AMA.

Cliquez ici pour une vidéo soulignant la participation de l’AMA à la Conférence des Parties.