La carte des sites des Jeux d’hiver 2030 n’est pas encore définitive, mais le comité d’organisation en a déjà dessiné les grandes lignes. Notamment que les sports de glace auront en grande partie lieu à Nice, où l’Allianz Riviera, antre de l’OGC Nice, laissera place au hockey. Une patinoire sera aussi construite à côté pour doter la ville d’un équipement moderne, en capacité d’accueillir, entre autres, les épreuves de patinage. À condition que le plan ne change pas d’ici là, ce qui n’est pas impossible avec la perspective des élections municipales au mois de mars.
Une enveloppe de 218 millions d’euros ?
Interrogé sur un changement de plan au printemps, le président du COJOP Edgar Gospiron affirmait que le projet avait été « validé par l’ensemble des parties prenantes, notamment le CIO, la fédération internationale concernée, ainsi que les équipes techniques du comité de candidature », sur la base d’une « analyse rigoureuse des infrastructures, des exigences sportives internationales et de l’équilibre global du plan des sites ».
Plusieurs voix dissonantes se font cependant entendre, pointant surtout le coût de ces aménagements : la conversion de l’Allianz Arena en patinoire, avec la construction d’un toit, est estimée à 80 millions d’euros, et elle forcera accessoirement l’OGC Nice à se trouver un autre stade pour plusieurs mois. La construction de la nouvelle patinoire, elle, coûterait 138 millions. « Une folie budgétaire, dixit le député Frédéric Maillot. C’est un caprice de riche que l’on ne peut pas se permettre. »
En novembre, il rappelait l’existence de patinoires à Marseille ou à Pralognan-la-Vanoise, qui avait accueilli le curling lors des Jeux olympiques d’hiver en 1992. Dans la région AURA, une autre option pourrait être la LDLC Arena de Lyon, utilisée pour les Championnats du monde de hockey sur glace en 2028. Le sujet est brûlant politiquement puisqu’une telle délocalisation, si elle ferait sens financièrement, déséquilibrerait la carte des sites entre les deux régions hôtes… La ville de Gap a aussi rappelé qu’elle était prête à accueillir des épreuves, potentiellement le curling, à l’Alp’Arena, totalement rénovée il y a une dizaine d’années.
« Un complexe sportif qui perdurera avec de multiples activités »
La question s’invite logiquement dans la campagne pour les prochaines élections municipales, dont le premier tour est fixé au 15 mars. Candidate de l’Union de la gauche, Juliette Chesnel juge « ahurissant » de dépenser autant pour ce projet. Plus à droite, Eric Ciotti a aussi exprimé son opposition. « Il y a d’autres solutions », assure-t-il sur France 5, sans se montrer plus précis. « Je ne souhaite pas qu’on utilise le stade de l’Allianz Riviera, qu’on le bloque pendant plusieurs mois et que notre équipe soit contrainte de jouer ailleurs, pour un coût de 80 millions d’euros. » Dans ce contexte, le maintien du plan A repose en grande partie sur une réélection de Christian Estrosi.
💬 "L'impact est énorme"
— BFM Nice Côte d'Azur (@BFMCotedazur) February 18, 2025
Nicolas Tomasini, manager général des Aigles, évoque la construction d'une patinoire pour les JO 2030 pic.twitter.com/8Zu0POkNKO
Élu pour la première fois en 2008, l’ancien champion de France de moto vise un quatrième mandat. Favorable au projet présenté pour les Jeux d’hiver, il souligne que la ville ne payerait qu’une partie partie de la nouvelle patinoire (environ 25 millions d’euros). « C’est une opportunité, et en plus ça fera une salle pour le hockey. Tout ça fait sens », assure le maire dans L’Equipe alors que l’entretien de la patinoire Jean Bouin, vieillissante, coûte 1,2 million d’euros par an à la municipalité. « Plus qu’une patinoire, ce sera un complexe sportif qui perdurera avec de multiples activités, pour toute la métropole », ajoutait récemment le président de la région PACA, Renaud Muselier, devant la presse. L’issue du duel annoncé entre Estrosi et Ciotti donnera des indications claires sur l’avenir du projet. Le comité d’organisation des Alpes françaises 2030 regardera ça de près, Edgar Grospiron ayant annoncé son objectif de finaliser la carte des sites d’ici le mois de juin.

