Gianni Infantino a l’habitude d’être au centre de l’attention. C’est justement lui qui se classe en tête du baromètre des personnalités francophones les plus influentes du Mouvement olympique de Francs Jeux. Avec un total de 43 points, le président de la FIFA devance David Lappartient (40) et Christophe De Kepper (34) sur le podium final. Le Suisse est cité à trois reprises à la première place par le jury, ce qui le place clairement au-dessus de la mêlée puisque les autres personnalités apparaissant en première position (Mustapha Berraf, Christophe Dubi, Christophe De Kepper, Michel Vion et Victor Wembanyama) ne l’ont été qu’une seule fois.
Être président de la fédération internationale qui régit le sport le plus populaire au monde, c’est avoir l’oreille de n’importe quel dirigeant. Gianni Infantino l’a montré ces derniers mois en s’affichant à de multiples reprises avec le président des États-Unis, Donald Trump, l’un des trois pays hôtes de la prochaine Coupe du monde. L’année 2025 lui a permis d’affirmer un peu plus sa vision en lançant le nouveau format de la Coupe du monde des clubs, un tournoi d’un mois réunissant 32 équipes des cinq continents. Une étape importante vers le Mondial 2026, le premier à 48 équipes – un autre projet ardemment défendu par Gianni Infantino.
Au-delà de la sphère footballistique, le président de la FIFA était en Grèce pour la 144e session du CIO et l’élection de Kirsty Coventry en mars. Il a à nouveau rencontré la présidente du CIO au mois de septembre, à New York, « pour discuter de la manière dont le sport, et le football en particulier, peut continuer à jouer un rôle de premier plan pour dépasser les frontières et offrir aux gens l’occasion de se rassembler ». Il a salué le « travail remarquable » qu’elle a accompli depuis son élection, en soulignant que « ses idées rejoignent la vision de la FIFA » et en lui réaffirmant son soutien « à la fois en tant que membre du CIO et président de la FIFA ».
Il était encore autour de la table la semaine passée pour le 14e Sommet olympique à Lausanne. L’occasion d’exprimer son soutien « aux athlètes, en particulier aux jeunes, qui devraient toujours pouvoir participer à des compétitions sportives et ne pas être exclus en raison de la situation politique de leur pays ». Gianni Infantino fait partie des 28 personnes les plus influentes en Europe selon le classement fraîchement publié par Politico, au milieu de chefs d’Etat et de responsables politiques comme Donald Trump, Friedrich Merz, Vladimir Poutine, Nigel Farage ou Ursula von der Leyen. Tellement influent qu’il vient d’obtenir la nationalité libanaise grâce à un décret présidentiel, pour services rendus au pays, alors que la FIFA va financer la construction d’un stade de plus de 20.000 places.
Le Suisse n’échappe pas aux critiques. L’ONG FairSquare a saisi la commission d’éthique de la FIFA en accusant le dirigeant de « violation manifeste du devoir de neutralité de la FIFA » en raison de ses prises de position pro-Trump, et Human Rights Watch a dénoncé le manque de transparence du processus d’attribution du nouveau Prix de la Paix de la FIFA, attribué à Trump le 5 décembre. Les syndicats des joueurs, la FIFPRO en tête, ont critiqué les cadences du calendrier et le manque de considération de la FIFA à l’égard des athlètes. Les associations de supporters en ont remis une couche ces derniers jours en dénonçant les prix inabordables des tickets pour la Coupe du monde. Gianni Infantino, lui, continue d’avancer, sourd à ces critiques.
Le classement complet
- 1. Gianni Infantino (43 points)
2. David Lappartient (40 points)
3. Christophe De Kepper (34 points)
4. Christophe Dubi (33 points)
5. Mustapha Berraf (32 points)
6. Victor Wembanyama (31 points)
7. Tony Estanguet (25 points)
8. Thomas Bach (22 points)
8. Nawal El Moutawakel (22 points)
10. Kylian Mbappé (21 points)
11. Valérie Fourneyron (17 points)
12. Michel Vion (17 points)
13. Ingmar de Vos (15 points)
14. Jean-Christophe Rolland (12 points)
14. Ibrahima Wade (12 points)
16. Mamadou Diagna Ndiaye (11 points)
16. Diamil Faye (11 points)
18. Amélie Oudéa-Castéra (10 points)
19. Fouzi Lekjaa (5 points)
19. Edgar Grospiron (5 points)
Composition du jury : Alain Mercier, fondateur du média Francs Jeux en 2013 ; Benjamin Carlier, directeur associé d’Olbia conseil ; Jerémy Botton, président du groupe SSM ; Sophie Lorant, présidente de France Sport Expertise ; Sylvie Le Maux, vice-présidente du CNOSF en charge de l’eSport ; Rachel Pretti, grand reporter à L’Équipe ; Quentin Ballue, rédacteur en chef de Francs Jeux depuis janvier 2025.

