— Publié le 7 décembre 2025

La patinoire de Milan fait grincer des dents

Milan-Cortina 2026 Focus

Un parfum olympique s’est emparé du Milano Speed Skating Stadium les 29 et 30 novembre. La patinoire de Rho Fiera accueillait la Coupe du monde de patinage de vitesse Juniors. « L’événement test s’est déroulé à merveille, et ce site fantastique est désormais prêt à accueillir les meilleurs athlètes mondiaux de patinage de vitesse », s’est réjouit le comité d’organisation des Jeux de Milan-Cortina 2026. Il ne peut cependant pas en dire autant de la patinoire Santa Giulia, dont les travaux suscitent des crispations à deux mois de l’ouverture.

Un test event à moins de quatre semaines des JO

Les travaux de l’arène de 16.000 places ont pris du retard. Beaucoup. Si bien que le Championnat du monde U20, qui devait servir de test event lors de ce mois de décembre, a été déplacé ailleurs. « Nous n’aurons pas les tests ni le temps suffisant pour nous adapter en cas de problèmes techniques, ce qui nous préoccupe. Les installations à Milan ne sont pas à la hauteur de l’événement que nous allons présenter », a pointé le président de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF), Luc Tardif, à Radio Canada. « Il y avait beaucoup d’enjeux à régler pour permettre le retour des joueurs de NHL aux Jeux olympiques, notamment l’impact financier et la question des assurances, et nous avons réussi. Mais la seule chose qui nous inquiète concerne les installations à Milan. »

L’IIHF a cravaché pour convaincre la NHL de libérer ses joueurs, une première depuis Sochi 2014. Elle espère enclencher un cycle avec les Alpes françaises en 2030, et évidemment l’Utah en 2034. La réussite de l’expérience en Italie serait un argument pour aller dans ce sens, mais les questions demeurent. La NHL a envoyé des représentants à Milan pour constater l’avancement des travaux et appeler les enjeux. L’horizon s’est quelque peu éclairci ces derniers jours puisqu’il a été annoncé que l’Arena accueillera les Final Four du Championnat et de la Coupe d’Italie du 9 au 11 janvier. Il y aura donc bel et bien un test event, à moins de quatre semaines du début du tournoi olympique féminin, le 5 février.

D’autres inquiétudes à Livigno et Cortina

Ces dernières semaines, l’Italie a largement insisté sur le succès du centre de glisse Eugenio Monti de Cortina, qui a déjà pu accueillir sa première compétition officielle. La Simico a également communiqué sur l’achèvement récent du rond-point de Bormio : pensé pour fluidifier l’accès au domaine skiable et optimiser la circulation à un point névralgique du réseau routier, il représente « l’un des héritages les plus importants des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2026 » selon le communiqué du 28 novembre.

Des bonnes nouvelles vite obscurcies par l’inquiétude entourant la patinoire de Milan. 580 ouvriers travaillent sur le chantier pour s’assurer qu’elle soit livrée dans les délais selon le promoteur EVENTIM. Français Michel Vion, secrétaire général de la Fédération internationale de ski et de snowboard (FIS), a par ailleurs pointé du doigt le retard pris à Livigno sur le site des épreuves freestyle. « Il y a pas mal de retard sur le système de neige artificielle qui n’est pas encore finalisé, a-t-il confié à l’AFP. On se fait quand même un peu de souci parce que le besoin en neige est important pour ces disciplines (…) Si on veut garantir des Jeux en bonne et due forme, il ne faut pas que de la neige naturelle, il faut aussi de la neige artificielle pour consolider la neige plus compacte, plus humide. »

Autre point de tension : le téléphérique Apollonio-Socrepes. Les travaux ont démarré en juillet et le projet doit permettre d’acheminer jusqu’à 2.400 passagers par heure jusqu’à Cortina, tout particulièrement vers l’Olimpia delle Tofane, la piste des épreuves de ski alpin féminin. Les organisateurs craignent cependant qu’il ne soit pas opérationnel dans les temps, et ont donc décidé de bloquer une partie des billets pour les épreuves prévues à Cortina. La pression est maximale.