— Publié le 7 octobre 2025

Martin Fourcade a été « meurtri » par son renoncement

Alpes françaises 2030

« J’ai été meurtri. » Martin Fourcade ne le cache pas, son expérience avec les Alpes françaises 2030 « a été douloureuse ». Le sextuple champion olympique est longuement revenu sur sa décision de jeter l’éponge, alors qu’il était promis au poste de président du comité d’organisation, dans L’Equipe. « J’avais l’impression de pouvoir apporter à ce projet et, au fond de moi, la prétention aussi de dire : « Les Jeux d’hiver dans mon pays, comment est-ce possible que je n’y participe pas ? » », confie-t-il.

« Je n’étais pas prêt à tous les compromis. Je l’ai assumé en sachant que ça serait aussi un séisme dans mon mode de vie. Je sais ce qu’il en coûtait pour l’avoir vu, et vécu, avec Tony Estanguet dans l’aventure Paris 2024. J’étais très lucide. D’un autre côté, j’étais prêt à des choses mais pour un projet qui me ressemble et que j’embrasse totalement. Pas sur un projet où j’irais un peu en marche arrière. Renoncer a été une décision très dure à prendre. Mais je ne voulais pas me mentir là-dessus », poursuit l’ancien biathlète.

Le Catalan cite notamment « l’ancrage territorial » de ces Jeux comme un point de profond désaccord. « Il y avait des choix courageux et difficiles à faire. J’avais l’impression qu’on ne m’aurait pas laissé les faire en tant que président », explique-t-il, soulignant également des visions différentes à l’égard des considérations écologiques du projet. « Je n’ai pas senti que ce projet avait ça chevillé au corps, reprend-il. On est sur un projet de territoire à une époque où la montagne est chahutée par le réchauffement climatique et où on doit préserver des milieux naturels. (…) Là, le message ne me semblait pas entendu auprès de certains interlocuteurs. C’était plus une cosmétique qu’une fondation. »

Martin Fourcade se veut néanmoins optimiste quant à la grande fête que seront ces Jeux d’hiver : « Les JO de Paris ont montré qu’on peut bien vivre ensemble et se respecter. Comme la Coupe du monde 1998, ce sont des moments fondateurs dont a besoin une nation. On l’a fait. On peut le refaire avec les Jeux d’hiver, l’entretenir avec d’autres références. On s’est tous passionnés pour la boccia ou le ping. (…) Il n’y a aucune raison objective qu’on n’arrive pas à le faire en regardant du saut à ski ou du biathlon. »