
Les États-Unis ont ouvert une décennie sportive exceptionnellement dense cet été avec la Coupe du monde des clubs. Orlando a profité de l’occasion pour marquer des points en accueillant six rencontres, réparties entre le Camping World Stadium et l’Inter&Co Stadium. La métropole floridienne, identifiée pour ses nombreux parcs à thème, ambitionne aujourd’hui de se faire une place de choix sur l’échiquier sportif international. Tellement que Jason Siegel, président et directeur exécutif de la Commission des Sports du Grand Orlando, fait d’ailleurs partie des 50 personnalités locales les plus influentes selon Orlando Magazine, qui l’a classé en 23e position. Il s’est confié à Francs Jeux au sujet de cette stratégie dans un entretien en deux parties.
Orlando est mondialement connue comme une place forte du divertissement. Pourquoi voulez-vous devenir un hub sportif ?
C’est une opportunité pour tirer parti des atouts qui existent déjà dans notre communauté, à commencer par un aéroport qui accueille près de 60 millions de visiteurs par an. Nous sommes déjà la capitale mondiale des parcs d’attractions, et cela nous offre des opportunités. Nous nous concentrons beaucoup sur le centre des congrès, le Kia Center, le Camping World Stadium, le campus USTA… Il existe déjà de nombreux lieux emblématiques mais pour être compétitifs à l’échelle internationale, nous devons trouver un moyen de motiver les dirigeants de notre communauté à continuer d’investir. Il faut une vision audacieuse de la part de nos dirigeants. Notre nombre d’habitants augmente, nous sommes déjà le 15e marché le plus important des États-Unis, et nous serons bientôt le 14e, voire le 13e. Notre budget est passé de 4 à 10 millions par an. Cela nous donne beaucoup de latitude pour nous pencher sur des opportunités internationales que nous n’aurions peut-être pas eu envisagées dans le passé.
Qu’est-ce que le sport offre par rapport aux parcs d’attraction ?
C’est une offre complémentaire. Quand World Rugby est venu à Orlando pour discuter des Coupes du monde 2031 et 2033, nous avons convié une cinquantaine de leaders de notre communauté à participer à un déjeuner pour discuter des opportunités. Ils ont vu les drapeaux et les pays susceptibles de participer, c’est une formidable opportunité de toucher le Royaume-Uni, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, etc. Cela a ouvert les yeux de nos partenaires. Les visiteurs internationaux dépensent trois fois plus en moyenne qu’un touriste de notre pays. Quand l’équipe saoudienne d’Al-Hilal s’est qualifiée contre Manchester City, tout d’un coup, on a vu un afflux massif du Moyen Orient. Lorsque les gens viennent en ville, maintenant, ils peuvent venir pour un événement sportif, puis rester pour les parcs à thème et les attractions.
Orlando is ready to welcome some of the world's best clubs to @InterCo_Stadium and @CWStadium this summer for the inaugural 2025 FIFA Club World Cup! Don’t miss your chance to witness football history, right here in the heart of Florida. 🏆 #FIFACWC #TakeItToTheWorld @FIFACWC pic.twitter.com/Tp0h98RvmY
— Greater Orlando Sports Commission (@GreaterORLSport) May 16, 2025
Considérez-vous qu’Orlando est déjà l’une des premières destinations sportives internationales au monde ?
Oui, je le pense. Nos investissements récents ont permis d’élargir notre champ d’opportunités. Nous le constatons dans plusieurs domaines. L’une des décisions les plus significatives a été d’investir pour être reconnu par le guide Michelin (la Floride a été intégrée en 2021, ndlr). Notre communauté de restaurateurs a explosé depuis, des chefs du monde entier ont alors voulu ouvrir des restaurants à Orlando, il y a une énergie différente autour de la scène gastronomique ici. Nous faisons notre part dans le domaine sportif. Nous sommes en phase émergente, avec encore un long chemin à parcourir. Nous pouvons faire des progrès significatifs au cours des dix prochaines années.
Quelles leçons avez-vous tirées de votre non-sélection pour la Coupe du monde de la FIFA 2026 ?
Nous avons recruté entre 400 et 500 cadres dans notre communauté pour former notre comité d’organisation local : des élus, des représentants du secteur privé, Disney, Universal, nos prestataires de soins de santé, etc. Tout le monde s’est réuni, nous avons pu partager avec eux ce qu’implique ce processus de candidature. Il ne s’agit pas seulement de l’exploitation des stades, mais aussi des droits de l’homme, de la durabilité, de la technologie, de l’application de la loi, de la sûreté, de la sécurité… Nous avions 14 sous-comités différents qui travaillaient à l’unisson sur cette candidature. L’annonce de la réponse a évidemment été une déception après cinq années de travail, mais c’était en quelque sorte la première étape.
La deuxième étape consistait à examiner honnêtement les raisons de cet échec, à voir ce que nous pouvions faire pour améliorer notre position, que ce soit en coulisses, dans l’établissement de relations, etc. L’un des principaux aspects positifs qui en a découlé est que les dirigeants du comté d’Orange ont décidé d’investir 400 millions de dollars supplémentaires dans nos stades, ce qui est une victoire. Grâce à l’excellent travail que nous avons accompli, nous avons ouvert la porte à l’organisation de la Coupe du monde des clubs. Nous avons pu accueillir des matchs non seulement au Camping World Stadium, notre stade de football universitaire, mais aussi dans notre stade de MLS. La capacité à gérer simultanément ces deux sites est la base pour entamer des discussions avec le rugby, qui pourrait être à la recherche de plusieurs stades sur le même marché, et la Coupe du monde féminine en 2031. Nous essayons de tirer les leçons du passé pour nous positionner comme une ville hôte aussi solide que possible.