— Publié le 6 novembre 2025

Le volley repousse ses frontières

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La Fédération internationale de volleyball part à la conquête de nouveaux territoires. Les Championnats du monde viennent de s’achever en Thaïlande (femmes) et aux Philippines (hommes) cet été, et de nouvelles destinations s’ajouteront bientôt sur la carte. L’année 2027 sera l’occasion d’un retour en Pologne, mais aussi et d’un avant-goût des Jeux olympiques, aux États-Unis et au Canada, deux pays qui n’ont jamais accueilli de Championnat du monde. Dans quatre ans, le Mondial masculin se tiendra quant à lui au Qatar, une autre première, pendant que le tournoi féminin se déroulera aux Philippines, confortées après le succès de cet été. Le message est clair et assumé : la FIVB lorgne de nouveaux marchés, essentiels à son développement.

Le Japon n’est plus seul

L’Europe a historiquement dominé le volley, en témoigne le palmarès : les nations européennes ont remporté sept des dix derniers titres chez les hommes (cinq pour l’Italie, deux pour la Pologne) et six des sept derniers chez les femmes (deux pour l’Italie, la Russie et la Serbie). Le Vieux Continent est un cadre pertinent pour les grands événements internationaux. Il a d’ailleurs accueilli quatre Championnats du monde masculins consécutifs entre 2010 et 2022. Une bascule, ou tout du moins un rééquilibrage, semble cependant s’opérer.

Quatre des six dernières éditions du championnat féminin ont eu lieu en Asie : au Japon en 2006, 2010 et 2018, en Thaïlande cette année. Le Japon détient même le record du nombre de Mondiaux organisés (cinq chez les femmes, deux chez les hommes). Ajoutez-y la récente édition masculine aux Philippines, ainsi que les attributions pour 2029, et l’importance de l’Orient aux yeux de la FIVB apparaît comme une évidence.

Le milliard comme objectif

L’Asie a marqué beaucoup de points ces derniers mois. La Thaïlande compte 27 millions de fans de volley selon la FIVB. En 2023, plus de 24.000 tickets s’étaient vendus en 24 heures pour des matchs de Ligue des nations. Dimanche 28 septembre, 16.429 spectateurs ont assisté au sacre de l’Italie à Pasay City. « Nous savons que les Philippines offrent le cadre parfait pour inspirer la prochaine génération et connecter les communautés à travers le pays et la région. Ces Championnats sont une chance de montrer que le volleyball appartient à tout le monde, partout », assure Ugo Valensi, le directeur exécutif de Volleyball World.

« Nous avons appris beaucoup de choses en accueillant le Championnat du monde masculin, et nous ferons sans doute encore mieux en 2029, affirme Ramon Suzara, président de la Confédération asiatique de volleyball et vice-président de la FIVB. Nous sommes déterminés à entretenir la dynamique du Championnat du monde 2025 et d’en faire quelque chose de durable pour nos athlètes, nos fans et notre nation. » Le type de discours qui fait forcément tilt dans les oreilles d’une fédération internationale.

Le président de la FIVB, Fabio Azevedo, juge lui-même que l’attribution du Mondial 2029 aux Philippines permet à son sport de « franchir une nouvelle étape » vers l’objectif ambitieux de passer de 800 millions de fans à 1,6 milliard d’ici 2032. La FI peut légitimement espérer aller encore plus loin et trouver de nouveaux partenaires chez les candidats à l’organisation des prochains Jeux olympiques et paralympiques : l’Inde, qui met en place un plan extrêmement ambitieux, ou l’Indonésie.