— Publié le 14 septembre 2013

Jean-Philippe Gatien

3 Questions

Ancien champion du monde de tennis de table

Jean-Philippe Gatien

« J'ai parlé en français à la télévision chinoise »

FrancsJeux : Quelle place occupe aujourd'hui la langue française dans le monde du tennis de table?

Jean-Philippe Gatien : Jean-Philippe Gatien: Adham Sharara, le président canadien de la Fédération internationale de tennis de table (ITTF), est très polyglotte. Il est capable de s'exprimer en sept langues. Et il parle un très bon français. Il possède une vraie sensibilité francophone. La Française Claude Bergeret a longtemps occupé un poste de vice-présidente de l'ITTF. Aujourd'hui encore, plusieurs Français siègent dans différentes commissions de la Fédération internationale. Mais le monde du tennis de table reste toujours autant dominé par l'Asie, en particulier la Chine.

A titre personnel, avez-vous le sentiment d'avoir joué un rôle de "défenseur" du français dans le monde du tennis de table?

Oui. J'ai été champion du monde en simple en 1993, à Göteborg, en battant le Belge Jean-Michel Saive en finale. Deux francophones, donc, de face à face pour disputer un titre mondial. A ma connaissance, cela ne s'était jamais produit, et ne s'est plus produit depuis cette date. J'imagine d'ailleurs mal comment une telle situation pourrait se représenter à l'avenir. En mai dernier, à l'occasion du Mondial Ping à Paris-Bercy, nous avons rejoué cette finale, Jean-Michel Saive et moi, pour fêter ses vingt ans. Nous avions des micros, nous l'avons commentée tout en la jouant. Le match a été diffusé dans de nombreux pays. En Chine, il est passé en direct à la télévision. Et nous y parlions en français.

Pourriez-vous un jour, dans un avenir plus ou moins proche, tenter votre chance dans un carrière de dirigeant international?

Je ne sais pas. Pourquoi pas. Je suis membre de la commission des athlètes du Comité national olympique et sportif français. M'engager à l'international constituerait une forme de prolongement de cette action. J'avais tenté ma chance, une année, en me présentant à la commission des athlètes de l'ITTF. Sans succès. Je n'ai rien de précis en tête, mais rien n'est impossible. Quand j'ai commencé ma carrière, je pensais qu'il ne serait pas possible de devenir champion du monde en venant du sud de la France. Mais j'y suis parvenu.