Après Östersund (Suède) et Hochfilzen (Autriche), la Coupe du monde de biathlon fait escale cette semaine au Grand-Bornand. Six courses sont au programme jusqu’à dimanche, et plus de 60.000 spectateurs sont attendus sur place pour applaudir Lou Jeanmonnot, Eric Perrot, Quentin Fillon-Maillet et leur bande. Une étape d’autant plus importante que Le Grand-Bornand accueillera les épreuves de biathlon lors des Jeux d’hiver 2030. L’occasion pour le comité d’organisation de démontrer sa capacité à conjuguer spectacle sportif et respect de l’environnement, ce qui ne coule pas de source pour les opposants aux Alpes françaises 2030.
Électricité renouvelable, produits carnés et biodéchets
La responsabilité climatique du circuit avait été pointée du doigt en 2022 lorsque des camions s’étaient relayés pour amener de la neige de culture directement sur le site, situé à seulement 1.300 mètres d’altitude, pour assurer des bonnes conditions de course. La mairie d’Annecy a justement décidé de se désengager de cette étape de la Coupe du monde, en estimant qu’il fallait trouver « un nouveau modèle durable » n’a pas encore été trouvé. Le ballet des camions ne s’est pas reproduit cette année grâce aux carrières de snowfarming, qui ont permis de stocker une partie de la neige de l’an dernier directement sur place. « Le comité d’organisation du Grand-Bornand met le respect du territoire et de l’environnement au cœur de ses opérations », assure le coordinateur général Yannick Aujouannet, rappelant que l’utilisation de neige de culture représente « moins de 0,3% de émissions de CO2 » de l’événement.
Le comité d’organisation agit également sur les volets restauration et gestion des déchets. « L’objectif est de réduire l’usage de produits carnés, les emballages plastiques et non recyclables, mais aussi de lutter contre le gaspillage alimentaire tout en optimisant la récupération des biodéchets », explique Yannick Aujouannet. 37% du volume de déchets est recyclé ou valorisé. L’ensemble des installations est par ailleurs alimenté par une électricité certifiée 100 % renouvelable, garantissant « un approvisionnement responsable et faiblement émetteur ». Les efforts les plus importants sont cependant engagés dans un autre domaine : les transports.
Plus de 50% des spectateurs acheminés par transport collectif
La réduction de l’empreinte carbone liée au transport est en effet « le premier chantier, et le plus déterminant », puisqu’elles représentent 81% des émissions. Pour y répondre, le comité d’organisation mise sur la gratuité des transports en commun pour les spectateurs et les bénévoles, complété par des lignes inter-stations. « Lors de l’édition 2024, ce dispositif a permis d’acheminer plus de 50% des spectateurs, soit 55.000 passagers uniques, limitant ainsi drastiquement les déplacements individuels motorisés », se félicite le CO.
Le dispositif de transport collectif par navette a encore franchi une étape cette année puisqu’il couvre désormais « un périmètre plus large et cohérent. Il permettra d’acheminer plus simplement encore, en collaboration avec la région AURA, les spectateurs depuis les pieds de vallée, notamment au départ des gares SNCF d’Annecy et de La Roche-sur-Foron. » Et donc de continuer à tirer les émissions carbone vers le bas. Un point auquel l’IBU est très attentive. L’instance, qui a réduit ses émissions directes et indirectes de 6% en 2024, fait partie des finalistes des prix Action climat du CIO dans la catégorie Fédérations internationales.
« Nous entretenons des échanges réguliers et approfondis avec l’IBU sur notre empreinte environnementale, au même titre que sur d’autres enjeux sociétaux et de gestion. Ces discussions s’appuient sur des indicateurs chiffrés et des plans d’amélioration continue, garantissant un suivi précis et l’évolution constante de nos pratiques », explique Yannick Aujouannet. Dans un rapport publié au printemps dernier, l’IBU notait que 71 % des comités d’organisation avaient réduit leurs émissions de CO2 entre 2022-2023 et 2023-2024. La fédération internationale a fixé des objectifs, notamment que 100 % des Coupes du monde engagent un plan visant à réduire de 50 % leurs émissions d’ici 2030.

