— Publié le 2 décembre 2025

Les Alpes 2030 challengées en matière de consultation citoyenne

Alpes françaises 2030 Focus

Les Jeux des Alpes françaises 2030 sous les projecteurs des Nations unies. Le collectif citoyen JOP 2030 a déposé un recours devant l’ONU pour dénoncer l’absence de participation du public dans le processus d’organisation de l’événement. Elle a été jugée recevable, ce qui obligera la France à démontrer, au cours des cinq prochains mois, qu’elle n’a pas failli à ses obligations en matière d’information et de participation du public. Edgar Grospiron s’attendait à un champ de bosses, il ne s’est pas trompé.

Le principe de démocratie environnementale

Le collectif citoyen JOP 2030, rejoint dans ses revendications par la Ligue des droits de l’Homme et France Nature Environnement, estime que « depuis le début, l’organisation des Jeux d’hiver dans les Alpes françaises est un véritable déni démocratique » et que « les citoyens n’ont jamais pu s’exprimer », y compris sur l’idée même de présenter une candidature. Un gros problème car aux yeux du collectif, ce projet aura « un impact financier et environnemental démesuré ».

La recevabilité du recours par le Comité de contrôle du respect de la convention d’Aarhus « doit appeler la France à arrêter de mettre ses citoyen-ne-s devant le fait accompli et à organiser un débat public sur la tenue des jeux et leur opportunité sans plus attendre » pour le collectif. « La Convention d’Aarhus signée et ratifiée par la France, impose aux autorités de garantir la participation du public aux décisions qui ont un effet important sur l’environnement, et ce dès le début du processus décisionnel, lorsque toutes les options – y compris ne pas faire – sont ouvertes. Il s’agit de s’assurer de la délibération collective sur les différents impacts, notamment sur l’environnement, la biodiversité, la santé des populations… C’est le principe même de la démocratie environnementale », insiste le communiqué publié il y a quelques jours.

Une consultation par voie électronique

Au printemps, Edgar Grospiron a entamé des discussions, notamment avec la CGT Savoie, pour élaborer une charte sociale et environnementale. « Ça a été fait par Paris 2024 et je trouve que c’est une très bonne chose. on doit avoir un maximum de gens à bord dans un projet comme celui-là », expliquait le président du COJOP à Francs Jeux en mai, soucieux de « prévenir de potentielles incompréhensions ». Cette charte a justement été signée mercredi dernier à la Maison du sport français. « Cette charte marque nos ambitions pour ces Jeux 2030 qui, dès le départ, se sont construits avec, par et pour les territoires », affirme la ministre des Sports Marina Ferrari. Le travail de pédagogie devra néanmoins se poursuivre.

Interrogée sur le sujet par Ouest-France, Marina Ferrari ne s’est pas montré particulièrement inquiète. « Le texte olympique dit que l’on va faire une consultation par voie électronique, ce qui démultiplie le nombre de personnes qui vont pouvoir participer à la consultation publique, assure-t-elle. Le COJOP va répondre à la Convention Aarhus et va donner ses arguments. Ça ne va pas nous bloquer dans notre travail, on va continuer d’avancer. » Elle voit même dans cette procédure l’occasion de convaincre.

« Ils ont des arguments qu’on pourra détricoter et expliquer au contraire que la consultation du public sera plus large que des réunions. (…) Ce que je retiens, c’est qu’un sondage Odoxa dit que 55 % des Français sont très favorables à ce que la France accueille à nouveau les Jeux. C’est un bon socle pour progresser. On va avoir un gros travail de pédagogie à faire. Il faudra expliquer point par point en quoi ces Jeux seront plus vertueux. On porte bien l’ambition, avec les régions, qu’il s’agisse des Jeux les plus sobres de l’histoire, à la fin en matière d’empreinte carbone, mais aussi financière. » La France a désormais jusqu’au 24 avril pour présenter ses arguments. Le comité d’Aarhus décidera ensuite de la suite à donner au recours.