
Copenhague n’a jamais eu les Jeux olympiques. Longtemps, la capitale du Danemark n’y a même jamais pensé, estimant l’événement hors de sa portée. Trop grand, trop cher. Mais la nouvelle donne déployée par le CIO lui donne aujourd’hui des fourmis dans les jambes. En septembre 2024, le conseil municipal a voté un budget de 500.000 couronnes (environ 67.000 euros au cours actuel) pour étudier la faisabilité d’une candidature aux Jeux d’été en 2036. Un projet accompagné d’un autre, plus modeste, pour recevoir les Jeux de la Jeunesse en 2030 ou en 2034.
En attendant, Copenhague étend son catalogue d’événements sportifs passés (le Grand Départ du Tour de France en 2022) et à venir (les Championnats du monde de course sur route de World Athletics en 2026) en jouant une autre carte : le sport électronique. Lars Vallentin Christensen, l’un des experts de Wonderful Copenhagen, l’entité publique en charge des candidatures et de l’organisation des événements internationaux, l’a expliqué cette semaine aux délégués présents au smartcities & sport Summit à Séoul (20 au 22 octobre) : le Danemark mise sur le gaming.
Le tremplin de la Gaming Week
Ce nouveau terrain de jeu, Copenhague l’a abordé avec prudence, dans un premier temps, avant de mettre plus sérieusement le pied dans la porte. Elle a tenté sa chance en 2017, en organisant trois années de suite les BLAST Pro Series. Une expérience jugée concluante. En 2024, nouveau coup d’accélérateur avec la première édition de la Gaming Week. Un succès.
La deuxième édition, cette année, a explosé tous les compteurs : 23.000 visiteurs, soit une hausse de 90 % par rapport à l’année précédente, plus de 1,8 million de personnes touchées via les réseaux sociaux, plus de 150 exposants rassemblés sur 25.000 m² dédiés à l’événement. « La Gaming Week s’est déjà imposée comme l’un des rendez-vous les plus importants du sport électronique dans les pays nordiques, avance Lars Vallentin Christensen. Elle a quelque chose pour tous les publics : des gamers les plus acharnés aux familles, en passant par les jeunes passionnés. » En février prochain, les organisateurs espèrent attirer 30.000 visiteurs.

Pourquoi le gaming ? Réponse facile : pour toucher le plus grand nombre. « Le gaming est pour tout le monde, a expliqué Lars Vallentin Christensen au smartcities & sport Summit de Séoul. Dès le début, nous avons eu la volonté de créer un événement inclusif, à la façon d’un festival, où tout le monde se sent bien accueilli. Un événement qui puisse rassembler des publics différents et complémentaires. »
Au-delà, la capitale danoise ambitionne de s’imposer comme une place forte du marché, à l’échelle scandinave dans un premier temps, puis au niveau mondial. Pour cela, elle entend explorer toutes les facettes de la culture du gaming, dont le développement de la pratique féminine, ses vertus éducatives, ou encore ses bienfaits pour accompagner certains handicaps cérébraux, dont l’autisme et les troubles du déficit de l’attention.
En attendant une éventuelle candidature olympique, Copenhague cherche à élargir sa palette. En jouant à fond la carte du virtuel, elle ne s’éloigne pas de sa cible. Dans un Mouvement olympique où les sports électroniques sont désormais accueillis à bras ouverts, elle pourrait même renforcer son dossier. Le CIO appréciera.