
Au printemps, la Fédération internationale d’haltérophilie faisait la soupe à la grimace. Elle venait d’apprendre que son quotas d’athlètes (60 hommes, 60 femmes) n’augmenterait pas à Los Angeles 2028 et qu’elle devrait se contenter de dix catégories de poids, alors qu’elle en espérait quatre de plus (deux chez les hommes, deux chez les femmes). Ses arguments ont cependant fini par être entendus puisque la commission exécutive du CIO a validé l’ajout de deux nouvelles catégories de poids. Un petit pas pour les Jeux, et un grand pour l’haltérophilie.
Cinq jours d’épreuves et dix athlètes par catégorie
À Paris, les hommes avaient dû s’intégrer chez les -61 kg, -73 kg, -89 kg, -102 kg ou +102 kg. Les femmes devaient quant à elles s’aligner chez les -49 kg, -59 kg, -71 kg, -81 kg ou les +81 kg. Le CIO a décidé de se montrer un peu plus souple en autorisant la création d’une catégorie supplémentaire pour chaque genre. « Cet ajustement a pour objectif de limiter les incitations à une perte de poids excessive. Il contribue ainsi à préserver la santé des athlètes, tout en assurant une meilleure cohérence avec les nouvelles catégories de poids adoptées pour les compétitions de haut niveau, tant juniors que seniors », soulignait-il en septembre. Charge désormais à l’IWF de définir, d’ici la fin de l’année, les six catégories masculines et féminines valables pour les prochains Jeux olympiques.
Le président de l’instance, Mohammed Jalood, voit ici une preuve de confiance à l’égard de son sport. « Nous sommes extrêmement heureux de cette avancée, saluait-il à l’annonce de cette décision. Nous proposerons sans aucun doute un programme plus excitant à Los Angeles et la communauté des athlètes accueille cette nouvelle avec une immense satisfaction. Je tiens à exprimer ma gratitude et ma reconnaissance au Comité exécutif du CIO, à la Commission du programme olympique du CIO, au département des sports du CIO et, bien sûr, aux organisateurs des Jeux de Los Angeles. » Avec douze catégories et un quotas de 120 athlètes inchangés, dix haltérophiles s’exprimeront dans chaque catégorie. Le calendrier de l’haltérophilie sera lui inchangé : les épreuves restent étalées sur cinq jours, du 25 au 29 juillet 2028.
« Continuer à nous battre »
Mohammed Jalood s’était longuement confié à Francs Jeux au mois d’avril. Le président de l’IWF déroulait alors ses arguments. « Comme les épreuves de l’IWF se déroulent dans un plus grand nombre de catégories de poids, les Jeux représentent un véritable défi pour nos haltérophiles, car ils sont obligés de perdre ou de prendre du poids pour entrer dans ces catégories. Cela a des conséquences évidentes en termes de santé et d’entraînement. » La différence entre le programme de compétition olympique et celui de l’IWF sera ainsi réduite, comme le demandait la commission des athlètes de l’IWF. Les haltérophiles pourront ainsi se préparer dans de meilleures conditions.
« Nous devons continuer à nous battre, affirmait Jalood en avril. Bien que nous comprenions les limitations de quotas pour les athlètes et les épreuves aux Jeux, nous sommes convaincus que la situation peut s’améliorer à l’avenir. Les changements structurels au sein de notre Fédération internationale, associés au prestige et à l’exposition croissants de nos événements, devraient convaincre le CIO de la nécessité d’une plus grande représentation de notre sport – l’un des neuf sports fondateurs des Jeux modernes en 1896. » Le combat n’est pas terminé, mais ces efforts commencent à payer. Justement, une délégation de l’IWF, menée par le directeur exécutif Achilleas Tsogas, s’est récemment rendue à Los Angeles pour rencontrer le comité d’organisation. Les représentants de l’IWF ont ainsi pu visiter le Peacock Theater, le site de l’haltérophilie en 2028, ainsi que différents hôtels.