
La 22e Assemblée générale du Comité international paralympique s’est achevée samedi à Séoul. Plusieurs centaines de délégués étaient présents pour ce rendez-vous. Que faut-il en retenir ? D’abord qu’Andrew Parsons a réussi à convaincre face au Sud-Coréen Dong Hyun Bae, obtenant plus de 60 % des voix pour conserver son siège de président. Mais d’autres décisions et annonces méritent d’être soulignées.
La famille s’agrandit
Trois nouveaux membres ont officiellement rejoint l’IPC à l’occasion de cette Assemblée générale : deux comités nationaux paralympiques, de la Bolivie et du Soudan du Sud, ainsi que la Fédération internationale d’escalade (IFSC). L’IPC compte désormais 211 membres, dont 195 comités nationaux paralympiques et 18 fédérations internationales. Une belle représentation.
« L’escalade a fait des progrès remarquables en seulement quelques années, et la reconnaissance de l’IPC marque une autre étape importante dans ce parcours, souligne le président Marco Scolaris. Notre intégration dans la famille de l’IPC réaffirme au monde entier ce que notre communauté sait depuis longtemps : l’escalade est un sport pour tous. Nous avons travaillé avec dévouement pour rejoindre le Mouvement paralympique, et nous sommes profondément reconnaissants à l’IPC pour sa confiance et son soutien. »
Les deux jours de conférence qui ont précédé l’Assemblée ont permis de rappeler le travail accompli depuis la dernière AG, à Bahreïn, en 2023, et de remettre l’Ordre paralympique à Tim Reddish, Anne Hart et Duane Kale. L’instance a aussi présenté sa stratégie en matière d’impact, ainsi qu’un catalogue dédié contenant des données et des bonnes pratiques. Une initiative clef, comme l’explique Kristina Molloy, directrice générale adjointe : « Le lancement de la stratégie d’impact de l’IPC marque une étape importante dans l’histoire du mouvement paralympique. Elle intervient pour concrétiser véritablement la vision de l’IPC, qui consiste à créer un monde inclusif grâce au para sport. En étant en mesure de mieux mesurer et démontrer l’impact des activités de l’IPC, nous pourrons soutenir davantage nos membres et nos athlètes. »
La délicate question russe
Le statut des Comités nationaux paralympiques de Russie et de Biélorussie était également au cœur des débat. Les deux CNP ont été partiellement suspendus lors de l’Assemblée générale de 2023. Samedi, les membres ont décidé de mettre fin à cette suspension. Les membres ont largement rejeté l’idée de suspendre totalement le comité russe (111 voix à 55, avec 11 abstentions). Ils ont ensuite, de manière plus partagée, voté contre la continuité d’une suspension partielle (91 à 77, avec huit abstentions). Le cas de la Biélorussie a moins divisé avec un score de 103-63 contre une suspension partielle. Les deux comités vont donc retrouver tous les droits, conformément à la Constitution de l’IPC.
Une position forte, différente de celle du CIO. Face à la perspective de voir le drapeau russe flotter à Milan-Cortina en mars, le ministre des Sports ukrainien Matvii Bidnyi a accusé l’IPC de trahir « les valeurs olympiques ». Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF), a fait part de sa stupeur et de son « incompréhension totale » à l’AFP. « On va avoir un mouvement sportif et paralympique qui va être fracturé, puisque la décision n’appartient plus à l’IPC, elle va redescendre au niveau des fédérations internationales », craint l’ancienne athlète. Les prochaines semaines devront dissiper le flou et nous dire à quel point l’hiver sera agité…