
Une petite balle pour le tennis de table, mais un grand effort pour la planète. Pour la première fois, des balles en plastique recyclé ont été utilisées lors d’une compétition internationale, l’Europe Smash, à Malmö (Suède). Le modèle en question, la DHS RS40+, est composé à plus de 65 % de matières premières issues d’appareils électroménagers – des réfrigérateurs, des téléviseurs ou des machines à laver. Une initiative qui concrétise l’ambition de durabilité environnementale de la Fédération internationale de tennis de table (ITTF), sans compromettre la qualité du jeu.
Validée par les athlètes
L’ITTF a donné son feu vert technique en mars et les pongistes ont pu tester cette balle en amont du tournoi. Une nécessité pour s’assurer de la qualité du matériel utilisé et de l’aisance des joueurs, le premier critère à prendre en compte dans une compétition de ce niveau. Les retours ont été éloquents. « La RS40+ offre une sensation de fiabilité et un peu moins d’effet, ce qui la rend en fait plus facile à contrôler dans les situations de forte pression », estime l’Allemand Patrick Franziska.
Pour l’Egyptien Omar Assar, « elle offre la régularité que l’on attend à ce niveau. Chaque joueur a ses préférences en matière de balles, mais la façon dont celle-ci a été fabriquée me convient parfaitement. Et le fait qu’elle soit fabriquée à partir de matériaux recyclés la rend encore plus impressionnante. » Sun Yingsha, numéro 1 mondiale chez les femmes, a également validé ce modèle, sans remarquer « de différence majeure » par rapport aux balles traditionnelles. Exactement ce qu’il fallait pour que le tournoi puisse se dérouler sans bouleverser les repères des athlètes et que le spectacle proposé soit à la hauteur des attentes.
La durabilité érigée en priorité
En présentant la première balle de compétition recyclée au monde lors d’un Grand Smash, Petra Sörling a eu le sentiment de voir « un rêve » se réaliser. « C’est le résultat d’un travail acharné, a déclaré la présidente de l’ITTF. Dès le début de mon premier mandat, nous avons fait de la durabilité une priorité. (…) Après un long processus de recherche, de tests et d’essais avec la participation des joueurs, nous avons enfin franchi cette étape importante : disputer des compétitions avec une balle recyclée qui répond aux attentes et aux normes du tennis de table de haut niveau. Je suis à la fois ravie et fière que, grâce à l’engagement commun de toutes les parties concernées, nous ayons atteint cet objectif en si peu de temps. »
Steve Dainton, directeur général du groupe ITTF, a également salué cette avancée : « Ce que DHS a créé ici prouve que l’innovation ne doit pas nécessairement compromettre les performances. La RS40+ a été testée par les meilleurs, approuvée par les meilleurs joueurs et résiste à la pression du Grand Smash. » La FI se targue ainsi d’établir « une référence en matière d’innovation durable dans le sport », ce qui colle aux promesses de sa présidente. Au printemps, la Suédoise soulignait d’ailleurs que dès son élection, elle avait pris la décision de créer un poste de responsable de la durabilité, signe de son engagement. « Il y aura quelques surprises cette année avec de bonnes initiatives en termes d’équipements recyclés, de nouveaux produits verts qui sortiront bientôt, nous confiait-elle. Je suis très fière car c’est du concret. Il y a aussi des domaines où nous avons beaucoup à faire, mais nous sommes en marche. »