
L’inquiétude, de plus en plus vive ces dernières heures, a laissé place à une immense peine mercredi, en début d’après-midi, quand le décès de Laura Dahlmeier a été confirmé. L’ancienne biathlète, retraitée depuis 2019, a été prise dans une chute de pierres lundi alors qu’elle faisait de l’alpinisme au Pakistan, à plus de 5.700 mètres d’altitude. Double championne olympique et septuple championne du monde, l’Allemande avait éclaboussé la planète biathlon de son talent pendant sa courte carrière. Sa mort, à seulement 31 ans, a suscité une immense émotion au sein du Mouvement olympique.
Amoureuse des montagnes
Arrivée sur le circuit de la Coupe du monde à 19 ans, Laura Dahlmeier découvre les Jeux olympiques l’année suivante, à Sochi. Encore en phase d’apprentissage, elle explose l’année suivante en décrochant deux victoires en Coupe du monde et ses premières médailles aux Championnats du monde – l’argent sur la poursuite, l’or en relais. La fusée est lancée. En 2016, elle monte cinq fois sur le podium aux Mondiaux d’Holmenkollen. La saison 2016-2017 la propulse pour de bon au sommet de la chaîne alimentaire : dix victoires individuelles dont trois titres mondiaux, le gros globe de cristal, le petit globe de l’individuel et celui de la poursuite viennent garnir son palmarès. C’est donc en toute logique que la patronne du circuit féminin réalise le doublé sprint-poursuite aux Jeux de PyongChang en 2018, avant d’y ajouter du bronze sur l’individuel.
À la surprise générale, elle décide d’arrêter sa carrière à seulement 25 ans, en 2019, invoquant notamment une baisse de motivation. Elle ne range cependant pas les skis pour autant puisqu’elle a participé aux Championnats du monde de course en montagne longue distance. Elle a également obtenu un diplôme de guide de haute montagne. Son compte Instagram regorge de photos où, large sourire aux lèvres, on la voit profiter des grands espaces, avec des piolets, des skis, des baskets ou un vélo. Elle faisait toujours partie de la grande caravane hivernale du biathlon puisqu’elle travaillait avec la télévision allemande en tant que consultante. En janvier, elle se montrait d’ailleurs grandement enthousiaste à l’idée de retrouver le site d’Antholz l’an prochain, pour les Jeux olympiques.
Schweren Herzens nehmen wir Abschied von Laura Dahlmeier 🖤
— DOSB (@DOSB) July 30, 2025
Ihr plötzlicher Tod macht uns fassungslos.
Sie war mehr als eine Olympiasiegerin – sie war ein Mensch mit Herz, Haltung und Vision.
Deine Geschichte wird weiterleben, Laura. pic.twitter.com/54CWBo4oMd
Une source d’inspiration pour les futures générations
De nombreux hommages s’expriment depuis la terrible annonce. L’Union internationale de biathlon a salué une championne qui a « touché et inspiré d’innombrables personnes dans le monde entier » par sa volonté de dépasser les limites et de relever les défis. « Son héritage, au sein du biathlon et au-delà, ne sera jamais oublié et continuera d’inspirer d’innombrables athlètes et aventuriers pour les générations à venir », souligne la FI, rappelant que Dahlmeier faisait partie du groupe de référence de l’IBU sur la durabilité. L’Allemande était particulièrement engagée en faveur de la protection de l’environnement.
« La nouvelle du décès de Laura Dahlmeier est profondément choquante pour nous tous au sein du Mouvement olympique, a réagi la présidente du CIO, Kirsty Coventry. Elle a perdu la vie dans ses montagnes bien-aimées. Laura a écrit l’histoire à PyeongChang en devenant la première biathlète à remporter l’or sur le sprint et la poursuite lors d’une même édition des Jeux. Elle restera à jamais dans nos mémoires. Nos pensées sont avec sa famille et ses amis dans ce moment difficile. »
Le comité olympique allemand a lui aussi exprimé sa douleur en apprenant la perte de celle qui a remporté trois médailles olympiques, quinze médailles mondiales et 26 victoires en Coupe du monde. « C’est avec le cœur lourd que nous disons au revoir à Laura Dahlmeier. Sa mort soudaine nous laisse abasourdis. Elle était plus qu’une championne olympique : c’était une personne avec du cœur, de l’attitude et une vision », souligne le DOSB. De nombreux athlètes, en activité ou retraités, de Franziska Preuss à Magdalena Neuner, en passant par Simon Fourcade, Gabriela Koukalova ou Lisa Vittozzi, ont eux aussi salué la mémoire de la double championne olympique. D’autres hommages lui seront sans aucun doute rendus lors de la saison à venir, potentiellement dès le Loop One Festival, à Munich, les 18 et 19 octobre.