
Après deux années de présidence de David Lappartient, le Comité national olympique et sportif français ouvre une nouvelle page de son histoire. L’Assemblée générale de l’instance a officiellement élu Amélie Oudéa-Castéra à sa tête, jeudi, à la Maison du Sport français. Sans suspense. L’ancienne tenniswoman est la troisième femme à s’asseoir au bout de la table après Brigitte Henriques (2021-2023) et Astrid Guyart, qui avait assuré un intérim de quelques mois (2023). Dans un moment crucial, à la croisée des Jeux de Paris 2024 et des Alpes 2030, elle assure que « ce mandat sera celui du rassemblement, de l’action et de l’audace ».
« Que l’avenir ne soit plus source d’inquiétude »
Malgré les enjeux et les attentes post-JO, le Mouvement olympique français n’a pas eu le luxe de pouvoir choisir puisque les candidats ne se sont pas bousculés. David Lappartient n’a pas voulu se représenter, préférant se concentrer sur sa réélection à la tête de l’UCI. « Je pouvais, sur une courte durée, occuper ce poste, mais sur le long terme, ce n’aurait pas été sain, justifiait-il à Ouest-France. Là, ça devenait trop, très clairement. Je ne pouvais pas repartir sur quatre années en étant à fond. Dès le début, j’avais dit que je prenais la présidence du CNOSF en situation de crise, et je m’étais engagé à faire deux ans. Je respecte cela. Quitte la présidence du CNOSF va me redonner du temps. J’en ai besoin. » Tony Estanguet, un temps cité, ne s’est pas lancé non plus, malgré sa popularité et sa légitimité post-Paris 2024. Les membres de l’Assemblée générale pensaient au moins avoir le choix entre deux candidats, mais c’était sans anticiper l’annonce du retrait de Didier Séminet le 7 juin.
Amélie Oudéa-Castéra s’est donc présentée devant l’AG avec un seul enjeu : que l’élection tourne au plébiscite pour renforcer sa légitimité. Mission accomplie puisqu’elle a obtenu 100% des voix exprimées (918, pour deux abstentions). « Dans quatre ans, lorsque nous nous retrouverons ici pour dresser le bilan de cette mandature, nous pourrons mesurer notre réussite collective, promet-elle. Nous aurons réussi si trois marqueurs essentiels sont réunis : le CNOSF se sera imposé comme un acteur central, capable non seulement de faire vivre les idées et le dialogue au cœur du sport français, mais aussi de porter, de manière forte et unie, des positions respectées dans le débat public ; nos fédérations, notamment les plus modestes, se sentiront mieux accompagnées, mieux considérées ; enfin, nous aurons réussi si nous avons ancré le CNOSF dans le sport de demain, en préparant l’avenir pour que celui-ci ne soit plus source d’inquiétude, mais au contraire, de confiance, d’optimisme — et même, d’audace. »
[#AG2025]
— FranceOlympique (@FranceOlympique) June 19, 2025
🎙️@AOC1978, Présidente élue du #CNOSF :
« Dans quatre ans, lorsque nous nous retrouverons ici pour dresser le bilan de cette mandature, nous pourrons mesurer notre réussite collective.
Nous aurons réussi si trois marqueurs essentiels sont réunis :
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Livre blanc, Jeux français de la jeunesse et soutien aux clubs amateurs
Un certain nombre de ses soutiens, en tête desquels Philippe Bana et Cédric Gosse, ont aussi été élus au conseil d’administration. Elle a d’ailleurs annoncé son intention de nommer Gosse, président de la Fédération française de triathlon, qui avait retiré sa candidature pour se ranger derrière elle, en tant que secrétaire général. L’ancienne ministre des Sports se retrouve dans la position qu’elle désirait, avec les coudées franches. Charge à elle, désormais, de relever le défi et de se montrer à la hauteur des trois axes qu’elle a présentés : « Défendre le sport, contribuer à inscrire ses bienfaits plus au cœur de la société et éviter que l’héritage des Jeux de Paris 2024 ne retombe. »
Parmi ses mesures phares, la prise en charge de la gestion des cas de violences sexuelles dans un comité disciplinaire ad hoc pour les fédérations qui le demandent ; une Maison du Sport français rénovée, « beaucoup plus attractive pour toute la communauté du mouvement sportif, les athlètes et les partenaires » ; ainsi que le lancement dès l’automne d’ « une grande consultation territorialisée sur l’avenir du sport et le club de demain » pour élaborer un livre blanc du sport français – un outil qui « permettra de peser de manière unitaire en amont des municipales et en prévision de la présidentielle », afin que les intérêts du sport soient bien pris en compte. Elle a également évoqué la mise en place d’un fonds d’urgence pour soutenir les clubs amateurs en cas de circonstances exceptionnelles, une possible bonification dans le calcul de la retraite « pour quelques catégories de bénévoles avec un engagement de très longue durée », ou encore l’organisation de « Jeux français de la jeunesse pour les collégiens et lycéens » dans le but de « faire vivre la culture de l’olympisme ».