— Publié le 4 juin 2025

L’Australie, terreau fertile pour le Mouvement paralympique et les JOP 2032

Événements Focus

De l’avis général, les Jeux paralympiques de Paris 2024 ont constitué l’édition la plus aboutie de l’événement, autant pour les organisateurs que pour les athlètes, les spectateurs et les diffuseurs. Los Angeles 2028 offrira une belle opportunité d’entretenir cette dynamique, sans compter que le Comité international paralympique place de grands espoirs en Brisbane 2032. En visite en Australie ces derniers jours, Andrew Parsons a affirmé que toutes les conditions étaient réunies pour que le pays écrive peut-être la plus belle page de l’histoire du Mouvement paralympique.

« Changer à jamais l’Australie et le reste du monde »

Pendant ses trois jours à Brisbane, le président du Comité international paralympique (IPC) a rappelé le rôle clef joué par Sydney 2000 dans cette histoire. « Les Jeux paralympiques de Sydney 2000 ont changé la donne pour l’ensemble du Mouvement paralympique. Comme Sydney 2000, je suis convaincu que les Jeux paralympiques de Brisbane 2032 transformeront le Mouvement paralympique et la vie des personnes en situation de handicap, affirme-t-il. Les Jeux sont vraiment une opportunité de changer à jamais l’Australie, l’Océanie et le reste du monde. »

Une opportunité que le comité d’organisation et le sport local sauront saisir, à n’en pas douter, selon le dirigeant, qui voit en l’Australie un terreau particulièrement fertile. Il a pointé que « de nombreux athlètes paralympiques – comme Ellie Cole, Kurt Fearnley, Madison de Rozario, Curtis McGrath et Vanessa Low » sont connus du grand public en Australie, ce qui contraste largement avec l’exemple des Jeux de 2012. « À deux ans de Londres, moins d’un pour cent de la population britannique pouvait citer un paralympien », rappelle Parsons, qui estime que cette culture place Brisbane 2032 « dans une immense position de force ».

Autre élément significatif : le joueur de tennis fauteuil Dylan Alcott avait été élu Australien de l’année 2022 à l’issue d’une saison 2021 monumentale, marquée par deux médailles paralympiques (l’or en simple, l’argent en double) et un quadruplé en simple sur les tournois du Grand Chelem (Open d’Australie, Roland-Garros, Wimbledon, US Open). Un signe supplémentaire « de la grande considération dont jouissent les athlètes paralympiques dans ce pays », dixit Parsons. « À sept ans des Jeux, je peux vous assurer qu’aucun autre pays hôte ou comité d’organisation n’a bénéficié d’un tel niveau de visibilité pour les athlètes paralympiques.  »

La volonté de valoriser les athlètes

En 2010, le Comité paralympique australien a lancé le Projet d’histoire paralympique australienne pour célébrer les parcours et les performances des athlètes. Plus de 60 histoires orales ont ainsi été enregistrées pour préserver la mémoire du Mouvement paralympique australien, des années 1950 à nos jours. Paralympics Australia a aussi créé le Centre australien pour les études paralympiques en 2009, dont l’un des buts est d’encourager la recherche, un Hall of Fame paralympique en 2011, et a constitué une large collection de photos et d’objets divers, dont une partie est conservée au Musée national des sports. Des éléments importants pour nourrir une culture du para sport.

Le gouvernement s’engage également : en juillet 2024, il annonçait fièrement qu’il allait investir 160 millions d’euros dans le para sport sur les deux prochaines années, du jamais vu. Autant de gages qu’Andrew Parsons accueille avec bénédiction. « Il n’est pas fréquent d’avoir l’occasion de changer à jamais sa ville natale, sans parler de son pays ou du monde entier. Mais cette chance vous est offerte aujourd’hui, a-t-il déclaré lors d’un moment d’échange à l’Université du Queensland. En travaillant ensemble pour organiser de magnifiques Jeux paralympiques, vous changerez ce pays pour toujours, vous créerez de nouveaux héros et vous offrirez de plus grandes possibilités aux 5,5 millions de personnes en situation de handicap en Australie. »