— Publié le 18 décembre 2023

L’Italie veut garder ses Jeux d’hiver pour elle toute seule

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A quoi jouent les Italiens ? A quelques semaines de célébrer la date symbolique de deux ans avant l’ouverture des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026 (6 au 22 février), ils continuent de tourner le dos au CIO et à sa volonté, maintes fois exprimée au cours des derniers mois, de voir les épreuves de bobsleigh, luge et skeleton se disputer sur une piste déjà existante et en état de fonctionnement.

La manoeuvre n’est pas le fait du comité d’organisation, plutôt enclin à écouter sagement la voix de Lausanne et se tourner l’étranger, Suisse ou Autriche. Elle est pilotée par le gouvernement de Giorgia Meloni, à qui l’idée d’externaliser dans un pays voisin une partie des épreuves olympiques semble donner des boutons.

Le vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, également en charge des Transports, l’a répété une nouvelle fois en fin de semaine passée : la piste de glisse doit rester en Italie. Au pays. A la maison.

Pour cela, il a ressorti du tiroir une option qui avait été enterrée pour des raisons de timing, de coût et même, plus étonnant, d’absence de réponse à un appel d’offres : la rénovation de la piste historique Eugenio-Monti à Cortina d’Ampezzo.

« Les Jeux olympiques de Milan-Cortina doivent être des Jeux olympiques italiens, la piste de bob doit être à Cortina, a martelé Matteo Salvini lors d’un déplacement à Milan. Nous travaillons sur cette option au ministère, sans dépenser un euro de plus ni perdre plus de temps ».

Comment ? Mystère. Mais le dirigeant italien a lâché quelques détails du calendrier d’un feuilleton dont l’épisode final reste toujours aussi incertain, malgré la pression exercée par le CIO pour une solution rapide. « A partir de lundi (18 décembre), nous allons rencontrer les entités locales et voir les réalités du territoire, a expliqué Matteo Salvini. L’objectif est de faire bien et vite, car ces Jeux d’hiver 2026 sont une opportunité incroyable en termes de développement et d’image, non seulement pour la Lombardie et la Vénétie, mais aussi pour toute l’Italie ».

Toujours selon le ministre italien, le dossier technique sur lequel bosse actuellement une équipe d’ingénieurs permettrait de rénover la piste de Cortina, construite pour les Jeux d’hiver en 1948 mais aujourd’hui à l’abandon, sans risque d’une livraison hors délai. « Les ingénieurs m’ont dit qu’on avait encore assez de temps pour construire cette piste, ils y travaillent », a-t-il assuré devant les médias.

Crédible ? Difficile à croire. Mais une réponse définitive ne devrait plus tarder. Les organisateurs italiens ont promis au CIO de lui annoncer le nom du site au plus tard le 30 janvier 2024.

Une autre option italienne avait été évoquée, la piste de Cesana, dans le Piémont, construite pour les Jeux d’hiver de Turin 2006. Sa rénovation serait plus rapide, et surtout moins coûteuse, que celle de Cortina d’Ampezzo. Mais l’obstacle serait politique, les élus lombards et vénétiens ne voulant plus en entendre parler.