— Publié le 12 décembre 2023

Paris 2024 tient son budget mais ne jure de rien

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Les mois de décembre se succèdent pour le COJO Paris 2024. Et, avec eux, la présentation du budget des Jeux olympiques et paralympiques. Mais, Tony Estanguet et son équipe ne s’en plaindront pas, les résultats de l’exercice n’ont rien de routinier.

En fin d’année 2022, le conseil d’administration avait été secoué par l’annonce d’une hausse de 10 % du budget du comité d’organisation. Quatre cents millions d’euros. Costaud. Douze mois plus tard, les mêmes acteurs se sont retrouvés lundi 11 décembre pour découvrir les nouveaux chiffres. Ils n’ont déçu personne.

A moins de huit mois de l’événement, le COJO a présenté une copie nettement plus rassurante. Avec un budget rehaussé à 4,397 milliards, le coût des Jeux a grimpé en douze mois de « seulement » 17 millions d’euros. En ces temps difficiles, la performance n’est pas mince.

Le COJO tient la barre, donc. Tant mieux. Mais les organisateurs le reconnaissent, comme s’ils craignaient encore les menaces de gros temps : « L’équilibre reste fragile, nous devrons faire preuve d’une vigilance jusqu’au bout. »

La raison ? L’utilisation de plus de la moitié de la réserve pour aléas de 275 millions d’euros. Longtemps mise à l’abri, entamée en 2022 avec prudence et parcimonie, elle a fondu au cours des douze derniers mois. Le COJO l’a précisé : 154 millions d’euros ont été dépensés, pour l’essentiel dans les équipements temporaires, pour l’énergie, ou encore pour la partie artistique de la cérémonie d’ouverture sur la Seine. La réserve existe encore, mais elle affiche désormais 121 millions d’euros.

Le COJO insiste : les trois ou quatre prochains mois restent périlleux en termes purement comptables. « Ils sont la dernière zone de risque, précise-t-il. On verra si les 121 millions d’euros nous donnent de la souplesse et de la marge, ou s’ils sont rapidement consommés. »

Côté recettes, le tiroir affecté aux partenariats privés est presque plein. Le niveau 1, les sponsors premium, est au complet depuis l’entrée, annoncée de longue date et régulièrement repoussée, du groupe de luxe LVMH. Le niveau intermédiaire, les partenaires officiels, n’est pas loin de l’être également. Tout juste reste-t-il quelques places pour le dernier étage de la pyramide, où sont rangés les nombreux supporteurs officiels.

Résultat : un butin de 1,2 milliard d’euros, soit 97% d’un objectif de recettes du marketing établi en fin d’année 2022 à 1,24 milliard d’euros.

Déception, en revanche, au rayon hospitalités. Le programme de commercialisation des packages – billets et séjour, voire avion – donne des résultats inférieurs aux attentes. Le COJO a revu ses ambitions à la baisse de 20 millions d’euros. Mais en précisant que les chiffres – une prévision de 173 millions d’euros – restaient à des hauteurs « stratosphériques, jamais atteintes en France. »