Candidatures

Pour le Mondial 2034, l’Indonésie veut embarquer ses voisins

— Publié le 12 octobre 2023

La course semblait jouée d’avance, mais elle pourrait finalement se révéler plus incertaine que prévu. Deux jours après l’envoi par l’Arabie saoudite à la FIFA d’une lettre de candidature au Mondial de football en 2034, un autre dossier est sorti du bois. Il implique quatre pays et concerne deux continents.

L’Indonésie a annoncé par la voix du président de la fédération de football (PSSI) être en discussion avec l’Australie pour se lancer dans la course au Mondial. Un projet qui pourrait également englober deux autres pays d’Asie du sud-est, la Malaisie et Singapour.

« Nous discutons avec l’Australie, a confié Erick Thohir (photo ci-dessus, au centre), le président de la PSSI, cité par le Sydney Morning Herald. La Malaisie et Singapour pourraient se joindre à nous. Nous en avons discuté lors de mes visites dans ces deux pays. »

Toujours selon Erick Thohir, par ailleurs membre du CIO depuis 2019, les discussions entre l’Australie et l’Indonésie ne datent pas d’aujourd’hui. Elles auraient débuté en mars dernier, après le congrès de la FIFA au Rwanda. « Les Australiens m’ont suggéré d’y aller ensemble, a poursuivi le dirigeant indonésien. J’ai répondu OK, nous sommes partants. »

Le projet peut-il aboutir ? A ce stade, ses chances semblent réduites. Pour plusieurs raisons.

La première tient au timing. La semaine passée, la FIFA a annoncé dans la foulée de l’attribution du Mondial 2030 à l’Espagne, au Portugal, au Maroc et aux trois pays sud-américains – Argentine- Uruguay et Paraguay – que l’édition suivante serait confiée à un ou plusieurs pays issus des confédérations asiatique (AFC) et/ou océanienne (OFC). L’instance a également précisé que les candidatures devraient lui parvenir au plus tard le 31 octobre 2023.

Avec un délai aussi court, les quatre pays en discussion devront faire vite. Et même très vite. A l’évidence, l’Indonésie est déjà lancée à fond de train. Mais l’Australie semble vouloir temporiser. En réponse aux sollicitations des médias, Football Australia s’est contentée de renvoyer une déclaration déjà publiée, où elle explique « explorer la possibilité de se porter candidate à la Coupe du Monde des clubs en 2029 et/ou à la Coupe du Monde en 2034. » La Malaisie et Singapour, de leur côté, n’ont pas commenté les propos du dirigeant indonésien.

Autre obstacle : l’Indonésie a connu une année sportive 2023 peu compatible avec ses ambitions. Au mois de mars, elle a perdu l’organisation de la Coupe du Monde des moins de 20 ans, la FIFA ayant décidé de sanctionner par ce retrait le refus du gouverneur de Bali d’accueillir l’équipe d’Israël. Quatre mois plus tard, le pays a annoncé à la surprise générale son renoncement à organiser les Jeux mondiaux de plage, et l’assemblée générale de l’Association des comités nationaux olympiques (ACNO), prévus au mois d’août à Bali. Raison officielle : un manque de budget.

Dans l’intervalle, la FIFA a gelé son aide financière à la Fédération indonésienne de football, avant de lui confier, contre toute attente, l’accueil de la Coupe du Monde des moins de 17 ans (10 novembre au 2 décembre 2023), une compétition initialement attribuée au Pérou.

Enfin, les autorités indonésiennes devront sans doute faire un choix entre les deux événements majeurs du sport international : le Mondial de football et les Jeux olympiques. Et elles devront trancher rapidement. L’Indonésie répète depuis l’an passé sa volonté d’obtenir l’organisation des Jeux en 2036. Une candidature au Mondial de football deux ans plus tôt risquerait de brouiller son message.