— Publié le 12 octobre 2023

« Nous avons les moyens de faire dans la dentelle »

Événements Focus

Bel écrin. Vaste et moderniste, neuf et urbain. Aux Jeux de Paris 2024, le badminton déroulera son terrain de jeu à l’Arena Porte de la Chapelle, au nord de la capitale. Pas moins de 6.700 places. Un site partagé avec la gymnastique rythmique, puis avec l’haltérophilie pour le rendez-vous paralympique.

Louis Knusmann (photo ci-dessus), un ancien de la Fédération française de badminton, en sera l’un des maitres du lieu. FrancsJeux poursuit avec cet ex joueur de volley-ball sa série d’interviews des managers sport du COJO Paris 2024.

FrancsJeux : Votre vie avant le COJO Paris 2024 ?

Louis Knusmann : J’ai travaillé dix ans à la Fédération française de badminton. J’y suis entré comme chargé de communication, avant de changer d’activité et devenir pendant plus de six ans chef de projet sur les événements internationaux organisés en France. J’ai ensuite rejoint, en 2019, le Comité olympique français (CNOSF). J’étais en charge du projet Sport en France, la chaîne de télévision dédiée aux sports olympiques.

Votre expérience passée des Jeux olympiques ?

Elle est double. La première remonte aux Jeux de Londres en 2012. Une expérience de spectateur et de fan. J’avais des places pour le tennis, le handball et le beach volley. Je me souviens d’avoir ressenti une impression incroyable, en entrant dans le parc olympique, quelque chose de très fort. Ils avaient réussi à créer le Disneyland du sport. Plus récemment, j’ai participé aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020 dans l’équipe du COJO Paris 2024, dans le cadre du programmer des observateurs proposé par le CIO. J’ai vécu les débuts du para badminton en immersion avec l’équipe d’organisation japonaise. Une très belle expérience.

Un souvenir marquant des Jeux ?

Les Jeux de Sydney en 2000. J’étais encore un jeune adolescent. Je me souviens m’être levé en pleine nuit pour suivre à la télévision la finale du tournoi masculin de basket entre les Etats-Unis et la France. Pour moi, c’est cela les Jeux olympiques : se lever au milieu de la nuit pour vivre des moments incroyables. J’ai aussi un souvenir très fort des Jeux paralympiques de Tokyo. Un souvenir sur le terrain : la médaille d’or en para badminton du Français Lucas Mazur en catégorie SL4. Le voir sur le podium m’a mis les larmes aux yeux. J’ai travaillé dix ans à la Fédération française de badminton, où j’ai côtoyé l’encadrement de Lucas. J’ai réalisé ce jour-là, devant le podium à Tokyo, tout ce qu’une médaille olympique ou paralympique pouvait représenter pour un athlète, pour son équipe et son entourage.

Le dossier en tête de la pile sur votre bureau ?

Ils sont nombreux, mais trois dossiers dominent. Le premier concerne le recrutement des volontaires. La première phase est terminée, nous avons sélectionné les 150 volontaires qui vont nous accompagner sur le site de badminton et para badminton. C’est l’aboutissement d’un très gros travail. Nous allons maintenant entrer dans la deuxième phase, la préparation des formations à leur proposer. Le deuxième dossier est dédié à la préparation du test event. Nous allons nous greffer sur les Internationaux de France de badminton, organisés du 5 au 10 mars 2024 à l’Arena Porte de la Chapelle, le site des Jeux. Le dossier n’est pas simple, car nous devrons tester un maximum de choses, mais sans perturber l’organisation de l’événement. Enfin, je travaille aussi beaucoup sur l’accessibilité de l’Arena Porte de la Chapelle. Le site va accueillir le badminton et l’haltérophilie aux Jeux paralympiques. Les enjeux sont importants en termes d’accessibilité, pour les services aux athlètes et l’ensemble du dispositif.

Le site du badminton et du para badminton : ses atouts, les défis dans la perspective des Jeux ?

Nous avons la chance de bénéficier d’un équipement entièrement neuf, encore en cours de construction. Il devrait être livré en décembre, au plus tard en janvier 2024. Il est idéalement situé pour les joueurs, à seulement 20 ou 25 minutes du village,  mais aussi pour les spectateurs, puisqu’il est desservi par le métro, le RER et le tramway. En plus, il servira à la fois pour l’entraînement et la compétition. Mais sa nouveauté représente aussi un challenge. Il n’est pas possible de s’y rendre comme on le souhaiterait, pour vérifier nos options de travail ou essayer de se projeter. Avec sa jauge de 6 à 7.000 spectateurs, l’Arena Porte de la Chapelle va établir un record : jamais, en effet, une compétition de badminton n’a été disputée en France devant un aussi grand nombre de personnes.

Paris 2024 sera une réussite pour le badminton si

Le badminton sera une réussite aux Jeux de Paris 2024 si l’expérience des athlètes est à la hauteur de nos promesses : des transports fluides, un site propice à la performance, des conditions de jeu aux standards olympiques. Nous avons les moyens de faire dans la dentelle en termes d’organisation. Pour les Jeux paralympiques, où le badminton sera au programme pour la deuxième fois, nous aurons réussi si nous parvenons à faire aussi bien que Tokyo 2020, voire un peu mieux.