— Publié le 28 juin 2023

L’alcool aux Jeux, mais pour un petit nombre

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Sans alcool, les Jeux de Paris 2024 ? Oui et non. Le COJO l’a précisé mardi 27 juin, confirmant une information du Parisien : la vente de boissons alcoolisées ne sera pas autorisée sur les sites olympiques et paralympiques. Mais, en vertu d’une loi à deux vitesses, il sera malgré tout possible d’en consommer, sous réserve de se trouver aux bons endroits.

En cause, la loi Evin. Instaurée en 1991, elle interdit la vente d’alcool dans les stades et les enceintes sportives. Souvent contestée, parfois menacée, en raison essentiellement du manque à gagner pour les organisateurs et le mouvement sportif, elle tient bon depuis plus de trois décennies.

Elle s’appliquera aux Jeux de Paris 2024, comme lors de la grande majorité des grands événements sportifs accueillis par la France depuis le début des années 90.

« En application de la loi Evin, l’alcool sera interdit à la vente grand public dans les stades pendant les Jeux de Paris 2024″, a indiqué le COJO Paris 2024 dans un communiqué.

Précision d’importance, la législation comporte certaines exceptions. La première permet aux organisateurs d’obtenir jusqu’à dix dérogations par an et par commune. Une aubaine pour des manifestations sportives de courte durée.

Mais le COJO l’explique dans son communiqué : les Jeux olympiques et paralympiques n’entrent pas dans le cadre. Trop gros, trop longs. « Plus de 700 sessions de compétition vont être organisées sur 15 jours de compétition », détaille-t-il.

Pour contourner la règlementation, il aurait été nécessaire de modifier la législation, voire d’intégrer la question de la vente d’alcool dans la loi olympique, adoptée plus tôt cette année par le Parlement.

La seconde exception ? La consommation d’alcool est autorisée dans les espaces d’hospitalité, sous réserve qu’elle accompagne une offre de restauration. En clair, il sera possible aux VIP de boire de la bière, du vin ou du champagne, pour peu que l’alcool soit servi avec un repas ou des en-cas, mais seulement dans les loges.

La distinction n’est pas nouvelle. Elle s’applique depuis longtemps à tous les évènements sportifs organisés en France où sont prévus des espaces d’hospitalité. Au Stade de France, notamment, où se dérouleront les épreuves d’athlétisme des Jeux de Paris 2024.

Le COJO n’y est pour rien. Il l’explique : « C’est l’application stricte de la loi française qui autorise les prestations de restauration incluant le service d’alcool dans les espaces d’hospitalités régis par la loi sur la restauration. Il ne revient pas à Paris 2024 de commenter cette différence de régime, mais au législateur en dernier ressort de définir le cadre pertinent pour les organisateurs d’évènements. »

La vente d’alcool avait également été interdite dans les stades aux Jeux de Tokyo 2020, avant que le huis clos décidé par les organisateurs en raison de la pandémie de COVID-19 ne rende cette décision superflue.

Cinq ans plus tôt, en revanche, il était possible de boire de la bière et du vin aux Jeux de Rio 2016, y compris dans les tribunes des spectateurs. La même règle avait été appliquée aux Jeux de Londres 2012.