— Publié le 30 mai 2023

Pour la flamme olympique, Paris 2024 cherche 10 000 éclaireurs

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Tony Estanguet, son président, aime le souligner : le COJO Paris 2024 procède par étapes. Un pas après l’autre. Vendredi 23 juin, il dévoilera dans le décor solennel de la Sorbonne le parcours de la flamme olympique. Mardi 30 mai, il a coché une ligne précédente sur sa feuille de route en annonçant les détails et les modalités de sélection des porteurs du flambeau.

Sans surprise : le COJO innove. Une habitude. Mais, cette fois, la nouveauté tient plus à la forme qu’au fond. Elle se résume à quelques retouches. L’an prochain, les porteurs du relais de la flamme olympique – prévu entre Marseille et Paris entre le 8 mai et le 26 juillet – porteront le nom très boy-scout d’éclaireurs.

Ils seront 10.000 à se passer le flambeau pour les Jeux olympiques, puis un millier pour les Jeux paralympiques, dont le relais partira de Stoke-Mandeville, en Angleterre, et durera seulement quelques jours.

Deuxième nouveauté, plus réelle mais déjà annoncée par le COJO : le parcours de la flamme sera ouvert à des relais collectifs. Ils seront 125 sur l’ensemble du parcours, soit en moyenne deux par jour. Chacun d’eux comptera 24 relayeurs, soigneusement rangés en peloton autour et derrière un unique porteur de la flamme. La moitié de ces relais collectifs sera composée par le mouvement sportif français, dont les 34 fédérations des sports olympiques et paralympiques concernées par les Jeux.

Le calcul  est facile : 7.000 « éclaireurs » olympiques seront choisis à titre individuel, les 3.000 autres étant sélectionnés pour un relais collectif. En moyenne, un relais fera 200 m, soit pas plus de 4 minutes d’un moment de vie présumé inoubliable.

Un air de déjà-vu : les deux parcours de la flamme, olympique et paralympique, s’appuieront sur quatre ambassadeurs. Le COJO Paris 2024 leur a donné le nom, et le brassard, de « capitaines des relais ». Quatre chefs de bande, mais seulement trois familles : les ex nageuse et nageur Laure et Florent Manaudou, la para triathlète Mona Francis, le para sauteur en longueur Dimitri Pavadé.

Pour le reste, le plan Paris 2024 se révèle assez conventionnel. Le contingent des 11.000 porteurs de flamme devra refléter la parité hommes/femmes, la diversité, et un équilibre entre les générations (âge minimum, 15 ans au moment de la sélection). Il devra faire une belle place aux personnes en situation de handicap. Et il acceptera les candidats venus de l’étranger.

La sélection ? Equilibrée, elle aussi. Tony Estanguet l’a expliqué : le COJO Paris 2024 a multiplié les critères, avec la volonté de satisfaire le plus grand nombre et de n’oublier personne. L’exercice l’a conduit à partager le gâteaux en trois tranches épaisses, mais pas forcément de même taille : le mouvement sportif (athlètes connus et anonymes, entraîneurs, dirigeants…), le tissu associatif, les territoires (artisans, artistes, personnalités locales…).

Equilibre, également, pour le recrutement des « éclaireurs ». Les deux parrains officiels du relais de la flamme – Coca-Cola et le groupe bancaire BPCE – pourront choisir environ 30 % des porteurs du flambeau. Le COJO Paris 2024 et ses « parties prenantes » (Etat, région Ile-de-France, ville de Paris, CIO…) en sélectionneront à peu près le même nombre. Les partenaires privés du comité d’organisation disposeront d’un privilège identique. Enfin, les 10 % restants – un bon millier de personnes – seront proposés par les 64 territoires traversés par le relais.

L’argent ? Aux questions relatives au budget de l’opération, Tony Estanguet a répondu par une même formule, déjà maintes fois utilisée : « Nous ne communiquons pas sur ces chiffres. » Mais il l’a rappelé : les deux tiers des coûts du parcours de la flamme sont pris en charge par le COJO, grâce à ses partenaires privés. Le tiers restant est assuré par les territoires traversés, à raison de 150.000 euros HT par département.

Enfin, précision apportée par Delphine Moulin, la directrice des célébrations du COJO Paris 2024 : il ne sera pas possible aux « éclaireurs » d’acheter une torche une fois leur relais bouclé. La raison s’inscrit dans la démarche de durabilité des organisateurs : la production des torches sera réduite au strict nécessaire.