— Publié le 28 avril 2023

« Le rugby peut marquer les Jeux de son empreinte »

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Bel écrin pour un nouveau venu. Aux Jeux de Paris 2024, le rugby à 7 vivra sa troisième aventure olympique, après Rio 2016 et Tokyo 2020, sur la pelouse et devant les tribunes du Stade de France. Deux semaines plus tard, sa version paralympique, le rugby en fauteuil, s’installera en plein Paris, à l’Arena Champ de Mars. Prometteur.

A moins de 500 jours de l’événement, FrancsJeux poursuit avec Raphaël Gamba (photo ci-dessus), en charge des deux disciplines au sein du COJO, sa série d’interviews des managers sport de Paris 2024.

FrancsJeux : Votre vie avant le COJO Paris 2024 ?

Raphaël Gamba : Avant de rejoindre le COJO, j’ai passé huit ans à la Fédération française de rugby (FFR), entre 2013 et 2021. J’y suis entré comme assistant au département événementiel, pour finir comme responsable adjoint du même service. J’avais pour mission de livrer toutes les compétitions organisées en France, en rugby à 15, à 7, en beach rugby, dont la Coupe du Monde féminine et le Mondial des moins de 20 ans. J’étais aussi le directeur des étapes françaises, masculines et féminines, des HSBC Sevens Series.

Votre expérience passée des Jeux olympiques ?

Les Jeux de Tokyo 2020, où j’ai eu la chance de participer au programme des observateurs de Paris 2024 pour l’événement olympique. J’ai été accueilli par World Rugby et la manager du rugby à 7 au comité d’organisation. Une expérience unique, vécue dans le contexte très particulier de ces Jeux sans public dans les tribunes. Le site du rugby à 7 était partagé avec le football et le pentathlon moderne. Mon expérience terrain a été très intéressante pour découvrir l’interaction de toutes les parties concernées, notamment pendant les deux phases de transition entre les sports.

Un souvenir marquant des Jeux ?

Il remonte lui aussi aux Jeux de Tokyo 2020 : la médaille d’argent de l’équipe de France féminine dans le tournoi de rugby à 7. Les Bleues ont été battues en finale par la Nouvelle-Zélande, mais elles ont décroché la première médaille française de l’histoire dans cette discipline. J’ai eu la chance de la vivre de l’intérieur, parmi les quelques privilégiés présents dans le stade. J’ai pu partager leur moment de joie. Mon souvenir olympique le plus frais et le plus marquant.

Le dossier en tête de la pile sur votre bureau ?

La sélection des officiels techniques nationaux (NTO) pour les tournois de rugby à 7 et en fauteuil. Nous en choisirons 19 pour les Jeux olympiques et 12 pour les paralympiques. Mais approche est différente entre les deux compétitions. Pour le rugby à 7, nous souhaitons impliquer toutes les strates et parties prenantes du rugby français, donc sélectionner des représentants de la FFR, de la Ligue, de l’UNSS, du rugby amateur et professionnel, mais aussi de Rugby Europe. Nous leur proposerons ensuite un programme de formation, dont une présence sur une étape du circuit mondial à Toulouse. Pour les Jeux paralympiques, le vivier est plus restreint. Nous allons donc former des nouveaux profils, puis les lancer dans le grand bain lors d’un test prévu en août prochain et, par la suite, sur différents tournois avant les Jeux. La formation de ces officiels techniques nationaux, surtout français, constituera l’un des héritages de Paris 2024 pour le rugby en fauteuil.

Les sites du rugby à 7 et du rugby en fauteuil : leurs atouts, le défi dans la perspective des Jeux ?

Les deux sites ont changé par rapport au plan initial. Le rugby à 7 était prévu au stade Jean-Bouin, il se déroulera au Stade de France. Le rugby en fauteuil devait se jouer au Bourget, il a été déplacé à l’Arena Champ de Mars, au coeur de Paris. Dans les deux cas, l’ambition est la même : profiter de ces deux sites pour faire rayonner le rugby aux Jeux olympiques et paralympiques. Au Stade de France, le rugby à 7 débutera dès le 24 juillet, deux jours avant la cérémonie d’ouverture. Il apportera les premières images des Jeux. Elles devront refléter l’ambition du COJO. Le tournoi olympique sera aussi la première compétition d’un sport collectif féminin au Stade de France depuis sa construction. Le défi est double : trouver l’équilibre entre l’organisation sur un même site des épreuves de rugby à 7, d’athlétisme et de la cérémonie de clôture ; et remplir les 60.000 places de l’enceinte. Cette dernière ambition est très importante pour World Rugby, les Jeux de Paris 2024 étant les premiers de la discipline disputés dans un vrai pays de rugby, et devant du public. Pour le rugby en fauteuil, l’Arena Champ de Mars est un site temporaire, partagé avec le judo et la lutte. Il nous faudra optimiser les espaces pour une configuration optimale, en prévoyant des aménagements spécifiques pour les joueurs en fauteuil.

Paris 2024 sera une réussite pour le rugby si…

Pour le rugby, les Jeux de Paris 2024 vont représenter une opportunité historique de marquer l’événement de son empreinte. Ils peuvent constituer une formidable occasion de montrer les deux disciplines à un maximum de gens dans le monde. Les Jeux seront une réussite si nous remplissons le stade. Et si nous parvenons, en soignant tous les détails, à trouver le juste équilibre entre le niveau de services offerts à tous – joueurs, officiels, spectateurs – et le respect du budget.