— Publié le 17 mars 2023

« Sur le court, ce sont les joueurs qui écrivent l’histoire »

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Novak Djokovic l’a confié au début du mois pendant le tournoi de Dubaï : les Jeux de Paris 2024 constitueront l’an prochain son premier objectif de la saison. « J’attends avec impatience cette échéance », a reconnu le numéro 1 mondial, dont l’immense palmarès affiche un seul manque : le titre olympique.

Nul doute possible : le tournoi de tennis des Jeux de Paris 2024 s’annonce comme l’un des plus excitants depuis le retour de la discipline dans le programme, lors des Jeux de Séoul en 1988.

A moins de 500 jours de l’ouverture des prochains Jeux d’été, FrancsJeux poursuit avec Gaël Raison (photo ci-dessus), aux commandes de la discipline pour le COJO, sa série bi-mensuelle d’interviews des managers sport du comité d’organisation.

FrancsJeux : Votre vie avant le COJO Paris 2024 ?

Gaël Raison : Je suis entré à la Fédération française de tennis (FFT) en 2007, par la voie de l’arbitrage. J’arbitre en tennis depuis l’âge de 14 ans. J’ai franchi tous les échelons, au niveau national puis international. Depuis deux ans, j’ai basculé vers le département événementiel de la fédération. Au COJO Paris 2024, j’occupe une position un peu particulière comme manager sport, car il a été décidé de s’appuyer sur l’expertise de la FFT pour l’organisation des tournois olympique et paralympique de tennis. La fédération est ainsi co-organisatrice avec le COJO, les deux parties travaillant main dans la main. Je suis toujours salarié de la FFT, mais détaché à 100 % depuis septembre dernier sur les Jeux.

Votre expérience passée des Jeux olympiques ?

Elle remonte aux Jeux de Tokyo 2020. J’étais chef des arbitres du tournoi paralympique de tennis en fauteuil, désigné par la fédération internationale (ITF), mais représentant la France. L’expérience a été forcément assez particulière, dans le contexte sanitaire, avec des matches à huis clos. Elle a fait naître une attente encore plus forte de revivre l’an prochain à Paris des Jeux « normaux », avec du public dans les tribunes.

Un souvenir marquant des Jeux ?

Je suis un fan de sport de l’enfance, de tous les sports. Mes souvenirs olympiques ne manquent donc pas, certains remontent très loin. Je pouvais passer des heures sans bouger devant ma télévision. J’ai été marqué, par exemple, par le concours de saut en longueur des Jeux de Barcelone en 1992, entre Carl Lewis et Mike Powell, indécis jusqu’au dernier essai. Plus récemment, l’enchaînement des médailles des sports collectifs français aux Jeux de Tokyo 2020, avec cette succession historique de performances en un court laps de temps, entre le basket, le volley et le handball.

Le dossier en tête de la pile sur votre bureau ?

Nous avons ouvert la semaine passée le programme des volontaires, pour sa première phase, au cours de laquelle nous retenons les candidats pré-sélectionnés par la FFT. Le contingent comptera 250 personnes amenées à travailler autour des athlètes. Elles ont été « pré-sourcées ». Maintenant, elles vont appuyer sur le bouton et s’engager à participer à l’aventure. Cela devient concret, humainement concret. Un autre dossier très important est l’habillage et la configuration du court Philippe-Chatrier à Roland-Garros. Nous travaillons sur cette question avec les équipes en charge du look des Jeux.

Le site du tennis et du tennis en fauteuil : ses atouts, le défi dans la perspective des Jeux ?

Pouvoir disposer d’un site déjà existant, le stade Roland-Garros, est évidemment un plus. Mais l’idée n’est pas de faire un Roland-Garros bis. Nous voulons proposer quelque chose de différent, en apportant notre expertise des lieux et de l’organisation d’un tournoi de tennis, tout en respectant la vision et le niveau d’exigence du CIO. Grâce à la SOLIDEO, nous allons pouvoir disposer d’un deuxième court couvert, le Suzanne-Lenglen. Cela va nous apporter beaucoup de confort. Deux courts couverts, c’est très nouveau pour nous. Un enjeu important sera de réussir la transition entre le tennis et la boxe, dont les finales sont prévues à Roland-Garros à partir du mardi 6 août. Nous disposerons pour cela de deux journées et demi. Mais le tennis devra impérativement se terminer le dimanche 4 août.

Paris 2024 sera une réussite pour le tennis si…

Un succès populaire, des matches d’anthologie, un Français médaillé et des joueurs pleinement satisfaits de leur expérience. Une finale entre Nadal et Djokovic serait historique. Il n’y aurait rien de plus beau. La réussite pour nous, organisateurs, se mesurera aussi à notre capacité à mettre les athlètes dans les meilleures conditions pour qu’ils puissent se concentrer exclusivement sur leur performance sportive. Pour cela, tout doit être simple, fluide et efficace. Après, sur le court, ce sont les joueurs qui écrivent l’histoire.