— Publié le 4 août 2022

Pour Los Angeles 2028, le programme remis à neuf

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La course est lancée. Elle s’annonce très indécise. A moins de six ans de l’échéance, pas moins de neuf sports ont été sélectionnés par le comité d’organisation des Jeux de Los Angeles 2028 pour éventuellement intégrer le programme olympique.

La liste s’annonçait plus longue. Elle a été réduite. Elle se présente comme un mélange assez hétéroclite de sports collectifs – baseball/softball, lacrosse, cricket et flag football – et de disciplines individuelles – karaté, squash, breaking, kickboxing. Avec un invité surprise, une sorte d’ovni dans l’univers olympique : la course automobile.

Le casting complet des prétendants n’a jamais été dévoilé, mais il comptait au moins une demi-douzaine d’autres sports plus ou moins récents, dont le teqball et le sambo. Ils n’ont pas été retenus.

Neuf candidats, donc. Mais pour combien de places ? Mystère. Aux Jeux de Tokyo, le programme comptait cinq sports additionnels (karaté, escalade, surf, skateboard et baseball/softball). Pour les Jeux de Paris 2024, la liste a été réduite à quatre (escalade, surf, skateboard et breaking). Les nouveaux entrants ne devant pas augmenter le quota de 10.500 athlètes, la marge de manoeuvre de LA28 s’annonce réduite, surtout si les Californiens font le choix de sélectionner au moins un sport collectif.

Les fédérations internationales des neuf sports inclus dans la short-list seront invitées dans le courant du mois d’août à un grand oral de présentation devant le comité d’organisation des Jeux de Los Angeles 2028. Il reviendra ensuite aux Américains de proposer une liste définitive à la commission exécutive du CIO. La décision finale reviendra à la session de l’instance, prévue entre fin mai et début juin 2023 à Mumbai, en Inde.

Six critères ont été établis par le CIO pour la sélection des nouveaux sports. Parmi eux, l’inévitable enjeu de la durabilité et la non moins incontournable question du coût et de la complexité. Mais aussi, dans le désordre, l’égalité des sexes, l’attrait du sport dans le pays-hôte et son impact à l’échelle mondiale, l’équité et l’intégrité, la santé et la sécurité des athlètes.

Qui peut l’emporter ? Sur le papier, tout le monde. A leur façon, souvent très différente, les neuf postulants ont déjà (presque) tous glissé un pied dans la porte.

Présents dans le programme olympique entre Atlanta 1996 et Pékin 2008, le baseball et le softball ont été rayés de la carte à partir de Londres 2012. Mais ils sont revenus dans le paysage, comme sports additionnels, aux Jeux de Tokyo 2020. Avant de disparaitre une nouvelle fois pour Paris 2024. A Los Angeles, les deux disciplines seront chez elles.

Le cricket était présent aux Jeux de Paris en 1900, avant de quitter le décor olympique et ne plus jamais revenir. Sa fédération internationale, l’ICF, milite depuis longtemps pour un retour sur la scène. Elle propose un format plus accessible, le T20. Dans sa version féminine, il figure au programme des Jeux du Commonwealth 2022 à Birmingham. La présence du cricket à Los Angeles 2028 pourrait booster l’audience de l’événement en Inde, le deuxième pays le pus peuplé au monde.

Le lacrosse, sport typiquement américain, figurait au programme des Jeux de Saint-Louis en 1904, puis ceux de Londres en 1908. Il était également sport de démonstration à Amsterdam 1928, Los Angeles 1932 et Londres 1948. Depuis, plus rien. La discipline souffre à coup sûr de son manque d’universalité, mais elle jouerait elle aussi à domicile à LA 2028.

Enfin, dernier sport collectif invité à présenter ses forces et ses atouts, le flag football peut compter sur le soutien affiché de la NFL. Dans sa version la plus connue, le football américain a été sport de démonstration aux Jeux de Saint-Louis en 1904 et Los Angeles en 1932. Plus accessible, moins coûteux et surtout mixte, le flag football a fait ses débuts le mois dernier aux Jeux Mondiaux à Birmingham, en Alabama.

Dans les sports individuels, le karaté était sport additionnel l’an passé à Tokyo 2020, avant d’être écarté pour Paris 2024. Il tente à nouveau sa chance. Le breaking découvrira le décor olympique dans deux ans à Paris 2024. Lui aussi rêve d’un siège moins éjectable.

Le kickboxing et le squash, en revanche, n’ont encore jamais été invités aux Jeux d’été, même à titre de sport de démonstration. Mais les deux disciplines ont souvent postulé. Le squash, notamment, en est à sa septième tentative d’intégrer d’une façon ou d’une autre le programme.

Reste le cas du sport automobile. L’intrus. Au premier regard, ses chances ne semblent pas les plus solides. Mais sa présence dans la short-list pour Los Angeles 2028 suffit à en faire un candidat à ne pas négliger. Présent aux Jeux de Paris en 1900 comme sport non officiel, il a ensuite disparu du décor et jamais vraiment songé à revenir. Mais l’apparition des formules électriques a modifié la donne, et les ambitions de la Fédération internationale de l’automobile (FIA).

Aux Jeux de la Jeunesse 2018 à Buenos Aires, la FIA a fait un retour timide en présentant le e-karting comme épreuve de démonstration. Un premier pas. Sans doute pas le dernier.