Candidatures

L’Egypte, un espoir africain pour les Jeux en 2036

— Publié le 3 janvier 2022

Le CIO peut se frotter les mains : l’année 2022 démarre en trombe sur le terrain des candidatures aux Jeux olympiques et paralympiques. Un nouveau pays vient de sortir du bois. Surprise : il est africain.

L’Égypte a fait savoir par la voix de son ministre de la Jeunesse et des Sports, Ashraf Sobhi, que le pays préparait actuellement un dossier de candidature pour les Jeux d’été en 2036. Il ambitionne de devenir la première nation du continent africain à accueillir l’événement, mais aussi le premier pays du monde arabe.

« Nous préparons actuellement une demande officielle à envoyer au Comité international olympique, a expliqué Ashraf Sobhi à l’occasion d’une interview à la chaîne Sky News Arabia. Pour l’instant, nous nous assurons que tous les aspects sont couverts, afin de maintenir nos chances élevées. »

A ce stade, les Egyptiens avancent avec prudence. Mais ils ont déjà placé quelques pions. Le projet serait construit autour d’un nouveau complexe multisport, situé à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, Le Caire. Actuellement en construction, il doit abriter au moins un stade olympique, une piscine de compétition et plusieurs salles couvertes.

Le ministre égyptien des Sports a confié avoir récemment évoqué une telle candidature avec Mustapha Berraf, le président de l’Association des comités nationaux olympiques africains (ACNOA). Le dirigeant algérien l’aurait assuré du soutien de l’organisation continentale.

Thomas Bach n’a jamais fait mystère de son désir de voir un pays africain se porter candidat à l’organisation des Jeux d’été. Le président du CIO l’a encore répété en fin d’année passée à l’occasion d’une interview en ligne avec un groupe de jeune reporters de l’AIPS. Mais il a évoqué l’édition 2040, suggérant que l’échéance de l’année 2036 pourrait être prématurée.

Pour rappel, le Sénégal a obtenu d’accueillir à Dakar le premier rendez-vous olympique de l’histoire sur le sol africain, les Jeux d’été de la Jeunesse. Ils devaient se tenir cette année, ils ont été reportés en 2026 en raison de la crise sanitaire.

La déclaration du ministre égyptien le démontre : les Jeux d’été en 2036 font déjà des envieux, à plus de 14 ans de l’échéance. Mais la situation reste flou sur le front des candidatures.

L’attribution de l’édition 2032 à la ville australienne de Brisbane, officialisée l’été dernier par la session du CIO à Tokyo, a laissé sur le bas-côté un lot fourni de déçus (Inde, Allemagne, Qatar, Indonésie, Hongrie, Corée, Argentine). Combien d’entre eux feront-ils l’effort de renouveler leur intérêt pour l’édition 2036 ? Mystère.

Mais plusieurs projets ont émergé, au cours des mois derniers, laissant présager une course plus massive que prévu. La Russie, notamment, a lancé un appel à candidatures destiné à désigner une ville appelée à se lancer dans la bataille. La Grande-Bretagne a évoqué l’idée. La Turquie, également. La Chine ne serait pas contre. L’Espagne pourrait tenter sa chance en cas d’échec de son projet pour l’hiver 2030, porté par Barcelone et les Pyrénées.

Face à une telle potentielle concurrence, les chances de l’Egypte ne semblent pas aujourd’hui les plus élevées. Mais elles pourraient sans doute s’avérer solides dans le cadre d’une stratégie à deux vitesses : une première tentative pour 2036, suivie d’un dossier renforcé pour l’édition 2040.

Pour rappel, la dernière candidature africaine remonte aux Jeux d’été en 2004. Elle était portée par Le Cap, en Afrique du Sud. Elle avait entretenu le suspense jusqu’au 3ème tour du scrutin, lors de la session élective du CIO en 1997, avant de laisser la victoire se jouer entre Athènes et Rome.

Longtemps écartée des grands événements internationaux, à l’exception des Mondiaux de football (2014) et de rugby (1995), l’Afrique devrait combler une partie de son retard d’ici la fin de la décennie. En plus des Jeux de la Jeunesse à Dakar en 2026, elle a obtenu l’accueil des Mondiaux de cyclisme sur route en 2025, attribués au Rwanda, et pourrait organiser, en 2025 ou 2027, les championnats du monde d’athlétisme.