— Publié le 8 novembre 2021

Rolland, Konietzko et Watanabe, Messieurs les présidents

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A moins de 1.000 jours du début des Jeux de Paris 2024, la gouvernance du mouvement olympique se met peu à peu en place. Trois élections se sont succédées en quelques heures, au cours du dernier weekend, dans des fédérations internationales des sports d’été. L’une était jouée d’avance. Les deux autres ont ménagé une ombre de suspense.

Pas la moindre surprise à la Fédération internationale d’aviron (World Rowing). Le Français Jean-Christophe Rolland, 53 ans, entré dans le bureau présidentiel pour la première fois à l’automne 2013, était seul candidat à sa succession. Il a été réélu à l’unanimité, samedi 6 novembre, pendant le congrès annuel de l’instance, organisé en mode virtuel.

Jean-Christophe Rolland rempile pour quatre ans. Son nouveau mandat, le troisième consécutif, doit courir jusqu’au 31 décembre 2025. Même stabilité pour les postes de vice-président et trésorier. La Canadienne Tricia Smith, qui avait disputé à Jean-Christophe Rolland (et à l’Australien John Boultbee) la succession de Denis Oswald en septembre 2013, conserve son fauteuil de vice-présidente pour un troisième mandat. Le Néerlandais Gerritjan Eggenkamp a été réélu, de son côté, pour un mandat complet de trésorier de World Rowing.

Changement de tête, en revanche, à la Fédération internationale de canoë-kayak (ICF). Le scénario était annoncé après la décision du président sortant, l’Espagnol Jose Perurena, de ne pas solliciter un nouveau mandat. Restait à lui trouver un successeur.

Deux hommes se sont présentés devant les électeurs : l’Allemand Thomas Konietzko (photo ci-dessus) et le Russe Russe Evgenii Arkhipov. Le premier était désigné favori, le second portant comme un boulet l’appartenance à un pays, la Russie, exclu du mouvement olympique jusqu’en décembre 2022.

Le scrutin a confirmé le pronostic. Le jour de son 58ème anniversaire, Thomas Konietzko a écrasé son concurrent, samedi 6 novembre, raflant 94 % des suffrages.

Après un long bail sous pavillon latin (Jose Perurena à la présidence et le Français Tony Estanguet à la vice-présidence), l’ICF change de culture. L’Allemagne en profite pour conserver une deuxième présidence de fédération internationale (l’autre est occupée par Klaus Schormann à l’Union internationale de pentathlon moderne), avant le départ annoncé de Thomas Weikert des commandes de la Fédération internationale de tennis de table (ITTF).

« La diversité de nos disciplines est notre plus grande force, a suggéré le nouvel homme de l’ICF dans son premier discours présidentiel. Mais elle est aussi notre plus grand défi, car il faut tenir compte de tant d’intérêts différents, et c’est pourquoi nous devons tous rester unis. Nous n’avons pas besoin d’une révolution pour que notre fédération soit prête pour l’avenir, mais nous avons besoin d’évolution. »

Un rang en dessous du dirigeant allemand, l’instance mondiale du canoë-kayak a procédé à un renouvellement de sa hiérarchie, avec l’élection de trois vice-présidents issus de trois continents différents : l’Argentine Cecila Farias, le Chinois Aijie Liu et l’Espagnol Lluis Rabaneda. L’Italien Luciano Buonfiglio, de son côté, a dû batailler ferme pour conserver son poste de trésorier de l’ICF.

Stabilité, également, à la Fédération internationale de gymnastique (FIG). L’instance tenait son congrès électif en mode présentiel à Antalya, en Turquie. Avec un moment clé : l’élection à la présidence.

Sur la ligne de départ, deux hommes : le Japonais Morinari Watanabe, le sortant, et l’Azerbaïdjanais Farid Gayibov, le challenger. Un favori et un outsider, certes, mais un vote présenté comme indécis. Farid Gayibov n’était pas le premier candidat venu. Il préside l’Union européenne de gymnastique (UEG). Il est aussi le secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports en Azerbaïdjan.

Verdict : une victoire pour Morinari Watanabe, par 81 voix contre 47 à son rival européen. En 2016, le Japonais avait obtenu un succès plus franc pour sa première élection à la présidence de la FIG. Il avait battu le Français Georges Guelzec, alors à la tête de l’UEG, par 100 voix contre 19.

Précision : Morinari Watanabe a été réélu pour un mandat raccourci. Le congrès de l’instance a adopté une résolution selon laquelle l’équipe dirigeante restera en place jusqu’au 31 décembre 2024, après avoir effectué un mandat de cinq ans en raison de la pandémie de COVID-19 et du report des Jeux de Tokyo.

Le dirigeant asiatique a été critiqué avant l’élection, l’opposition lui reprochant d’avoir utilisé les ambassades japonaises à l’étranger pour mener campagne. Il s’en est défendu, expliquant que le réseau diplomatique de son pays lui permettait en réalité de transmettre ses idées aux fédérations nationales des pays où il ne pouvait pas se rendre. La nuance est subtile.