— Publié le 3 septembre 2021

Sheikh Ahmad dans le viseur de la justice américaine

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Les ennuis s’accumulent pour Sheikh Ahmad Al-Fahad Al-Sabah (photo ci-dessus). Actuellement en plein procès à Genève pour des accusations de complot contre le régime koweïtien, l’influent dirigeant olympique pourrait également avoir bientôt affaire à la justice américaine. Cette fois, les faits concernent la FIFA, où le Koweïtien a siégé pendant plusieurs années au sein du comité exécutif.

L’agence Associated Press a eu accès à un document du Département américain de la Justice faisant état de soupçons de racket et de corruption concernant non seulement Sheikh Ahmad, mais également un autre dirigeant sportif koweïtien. Pas le moindre, puisqu’il s’agit de l’actuel président de la Fédération internationale de natation (FINA), Husain al-Musallam (photo ci-dessous).

Le document en question provient de l’ambassade des États-Unis au Koweït. En 2017, ses services ont déposé une demande de collaboration auprès des autorités du pays, dans le cadre d’une enquête sur plusieurs comptes bancaires suspects.

Le document confirme que Sheikh Ahmad, membre du CIO et président en retrait de la Solidarité olympique et de l’Association des comités nationaux olympiques (ACNO), fait l’objet d’une enquête de la justice américaine dans le cadre du « Fifagate ». Ils détaillent une série de virements, pour un montant total d’environ 1 million de dollars du Koweït, depuis les comptes bancaires de plusieurs dirigeants koweïtiens et d’organisations dirigées par Sheikh Ahmad, à un officiel de la FIFA, l’Américain Richard Lai, ancien président de la Fédération de football de Guam.

Richard Lai compte parmi les dirigeants du football mondial emportés par le raz-de-marée du « Fifagate ». Présenté en avril 2017 devant un tribunal américain, il a reconnu avoir participé à un vaste système de corruption et admis avoir reçu des pots-de-vin d’un groupe de Koweïtiens en échange de sa voix et son influence. Richard Lai a accepté de payer une amende de 1,1 million de dollars, a été radié à vie du monde du football, mais n’a toujours pas été condamné.

Sheikh Ahmad Al-Fahad Al-Sabah et Husain al-Musallam ne partagent pas seulement la nationalité koweïtienne. Les deux hommes se connaissent bien. Ils sont même souvent présentés comme des alliés dans l’univers olympique. Le premier préside depuis 1991 l’Association des comités olympiques asiatiques (OCA), une fonction dont il n’a pas souhaité se défaire malgré ses ennuis judiciaires. Le second en a été le directeur général pendant plus de quinze ans.

Interrogé par Associated Press, Sheikh Ahmad a expliqué avoir demandé aux autorités du Koweït de fournir à l’ambassade américaine tous les documents demandés. « Je n’ai rien à cacher« , assure-t-il.

Husain al-Musallam, de son côté, a déclaré pendant les Jeux de Tokyo n’avoir jamais été interrogé par la justice américaine.

Les deux hommes ont été cités à partir de 2017 dans l’enquête des Etats-Unis sur la corruption à la FIFA et dans le football international. Mais ils ont toujours nié la moindre implication. Ils n’ont jamais été mise en examen.