Candidatures

Pour les Jeux olympiques, l’Ukraine voit double

— Publié le 18 août 2021

La tendance se confirme. Après la Russie, dont le ministre des Affaires étrangères a assuré en fin de semaine passée qu’une candidature aux Jeux d’été en 2036 était dans les tuyaux, un autre pays de l’ex Union Soviétique prépare une stratégie olympique. Elle se révèle très différente.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports l’a confié dans les médias nationaux : l’Ukraine pense aux Jeux. Au sens large. Vadym Huttsait l’a expliqué dans une interview accordée au média en ligne Ukrayinska Pravda : les autorités ukrainiennes ont ciblé deux événements, avec l’ambition d’en décrocher un premier pour mieux hériter du second.

Surprise : ils ne concernant pas la même saison. L’Ukraine veut se lancer dans la course aux Jeux de la Jeunesse d’été en 2030, puis se projeter vers une candidature aux Jeux d’hiver en 2034. Une fusée à deux étages.

« Dans un premier temps, nous allons nous pencher sur la question des Jeux olympiques d’été de la Jeunesse, a détaillé Vadym Huttsait. Ils nécessitent un budget moins important, moins d’argent, et il n’est pas aussi difficile de les organiser que les Jeux olympiques pour adultes… Pour cet événement, nous pensons à la capitale, Kiev. Pourquoi pas ? Il y a un stade magnifique, il faut juste construire d’autres piscines. De plus, nous avons le stade Spartak, il pourrait être agrandi également. Tout est possible à Kiev. »

La prochaine édition des Jeux de la Jeunesse d’été était prévue en 2022. Elle a été attribuée à Dakar, la capitale du Sénégal. Mais face à la crise sanitaire, le CIO n’a pas hésité à repousser l’événement de quatre ans. Il se déroulera en 2026, soit un intervalle de huit ans avec la dernière édition en date, organisée en 2018 à Buenos Aires.

Pour la suite, tout est ouvert. Mais l’instance olympique aime le répéter sur tous les tons : le nouveau processus de sélection des villes-hôtes privilégie le dialogue à la bataille des candidatures. Elle ne fixe aucun calendrier. Pas de temps à perdre, donc, l’expérience de Brisbane 2032 ayant démontré que le CIO ne s’interdisait de remplir les cases vides très longtemps en avance.

Deuxième étage de la fusée : les Jeux d’hiver. Le ministre des Sports n’a pas évoqué une édition en particulier, mais la stratégie ukrainienne semble limpide : se faire la main sur les Jeux de la Jeunesse, puis voir plus grand et viser les Jeux olympiques. Dans un tel scénario, la fenêtre de tir la plus immédiate serait l’édition 2034. Le projet serait construit autour de la région montagneuse des Carpates.

Vadym Huttsait l’explique : accueillir un événement olympique aurait le double avantage d’accélérer le développement d’équipements sportifs de haut niveau, donc par extension de la pratique sportive, et de mieux positionner l’Ukraine sur la carte du tourisme mondial.

Prochaine étape : le mois de septembre 2021. Le ministre ukrainien l’a confié : Thomas Bach doit se rendre à Kiev à cette période. Une rencontre avec le chef de l’Etat, Volodymyr Zelensky, serait déjà organisée. « Ils discuteront du développement du sport en Ukraine, de la possibilité d’organiser les Jeux olympiques« , avance Vadym Huttsait. Un premier pas, sûrement pas le dernier.