— Publié le 2 décembre 2020

Thomas Bach, un deuxième mandat déjà dans la poche

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C’est officiel. Sans la moindre surprise de la dernière heure, le CIO a annoncé via un bref communiqué, mardi 1er décembre, que Thomas Bach serait le seul candidat à sa propre succession comme président de l’instance olympique. Le dirigeant allemand, élu pour un premier mandat de huit ans en septembre 2013, n’aura pas la moindre opposition lors de la prochaine élection. Elle doit se dérouler pendant la session du CIO prévue du 10 au 12 mars 2021 à Athènes.

Le CIO avait fixé une date limite, lundi 30 novembre 2020 à minuit, pour déposer une candidature. A l’heure dite, un seul nom figurait sur la liste : Thomas Bach. L’élection à la présidence s’annonce donc comme une formalité pour l’ancien escrimeur, entré au CIO à l’âge de 37 ans au titre de la commission des athlètes (dont il a été l’un des fondateurs), âgé aujourd’hui de 66 ans.

Pâquerette Girard Zappelli, la responsable éthique et conformité du CIO, en a informé officiellement tous les membres de l’instance, au nom du président de la commission d’éthique, le Sud-Coréen Ban Ki-Moon.

Habile, Thomas Bach n’avait pas attendu les derniers jours pour se déclarer. Il l’a fait en juillet dernier, pendant la session du CIO, la première de l’histoire organisée en mode virtuel. Son annonce n’avait pas surpris grand-monde. Mais la réaction de ses pairs a sans doute dépassé ses propres espérances. Ils ont été près d’une cinquantaine à se succéder à l’écran pour exprimer leur enthousiasme à la perspective d’un deuxième bail de Thomas Bach dans le bureau présidentiel.

Face à un tel plébiscite, les éventuels concurrents du dirigeant allemand ont rangé leurs ambitions au fond du tiroir. En vertu des statuts du CIO, Thomas Bach sera élu en mars prochain pour un second – et dernier – mandat de 4 ans. Il débutera au soir de la cérémonie de clôture des Jeux de Tokyo, le 8 août 2021, pour se terminer en août 2025, une année après les Jeux de Paris 2024. Les candidats au trône devront patienter.

A ce stade de l’histoire, les futurs postulants se gardent bien d’avancer à visage découvert. Plusieurs noms circulent : l’Espagnol Juan Antonio Samaranch, l’Ukrainien Sergey Bubka, le Singapourien Ng Ser Miang… Les deux derniers, membres de la commission exécutive, avaient déjà tenté leur chance en 2013, mais ils n’avaient pas pesé lourd face au rouleur compresseur piloté par Thomas Bach. Nicole Hoevertsz, originaire de l’île Aruba, pourrait elle aussi ambitionner la place, pour devenir la première femme à présider l’instance.

Mais la route reste longue avant la fin du mandat de Thomas Bach. Et il pourrait prendre au dirigeant allemand l’envie de choisir son propre candidat et lui préparer le terrain.

« Je suis honoré par le fait qu’il n’y a pas d’autres candidats, a sobrement déclaré Thomas Bach dans un communiqué. Je continuerai à servir le Mouvement olympique au mieux de mes capacités, et j’essaierai d’être un président pour tous les membres du CIO et l’ensemble du Mouvement olympique. »

Pour son premier mandat de huit ans, Thomas Bach n’a pas été épargné par les nuages et le gros temps. Il lui a fallu affronter le scandale de dopage de la Russie aux Jeux de Sotchi 2014, la cascade de renoncements dans la course aux Jeux, hiver comme été, les affaires de corruption qui ont emporté certains membres de l’instance, l’inflation des coûts des Jeux de Tokyo puis leur report d’une année… Le mouvement olympique a souffert comme jamais. Il souffre encore. Mais l’Allemand a toujours su braver les éléments contraires. Il n’a même jamais semblé vraiment menacé. Très fort.