— Publié le 21 octobre 2020

La cybersécurité, une priorité pour le CIO

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Les Japonais le craignaient, le CIO l’anticipait : la principale menace terroriste sur les Jeux de Tokyo pourrait être informatique. Les révélations américaines et britanniques sur des cyberattaques dans l’univers olympique, aux Jeux d’hiver de PyeongChang 2018 et à ceux d’été l’an prochain au Japon, l’ont confirmé cette semaine. Elles ont aussi mis un nom sur le premier ennemi potentiel : la Russie.

Montrés du doigt pour les agissements des hackers de leur renseignement militaire, les Russes démentent. On s’y attendait. Le Kremlin a juré ses grands dieux, mardi 20 octobre, que les allégations selon lesquelles la Russie aurait cherché à perturber les Jeux de Tokyo par du piratage informatique étaient pure invention. « La Russie n’a jamais mené d’activités de piratage contre les Jeux olympiques », a assuré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. Admettons.

Mais à Tokyo comme à Lausanne, la menace d’une cyberattaque avant ou pendant les prochains Jeux est prise très au sérieux. Au Japon, le porte-parole du gouvernement a déclaré que le pays mettrait en place l’an prochain des contre-mesures destinées à lutter contre les risques d’une offensive informatique pendant les Jeux.

Katsunobu Kato, le chef de cabinet, a profité mardi d’une conférence de presse pour expliquer que le Japon était en contact étroit avec Londres et Washington sur cette question. Il a confié que les services de renseignement japonais recueillaient et analysaient un grand nombre d’informations. Lesquelles ? Mystère.

La  presse japonaise rapporte également, citant « un haut responsable du gouvernement japonais », que Tokyo envisageait de déposer une protestation officielle auprès de Moscou s’il était confirmé que des cyberattaques avaient été menées par le pays. Au vu de la prompte réaction du Kremlin à démentir les accusations américaines et britanniques, il semble peu probable que la moindre confirmation soit apportée. Mais les Russes sont prévenus : ils sont désormais dans le collimateur.

Au comité d’organisation des Jeux de Tokyo, l’heure n’est pas vraiment à l’offensive. Normal. Les Japonais ont mille autre choses à faire, à moins de huit mois de l’événement, que se lancer dans une guerre des mots contre la Russie. Un porte-parole de Tokyo 2020 a expliqué mardi 20 octobre n’avoir « observé aucun impact significatif » d’éventuelles cyberattaques sur les opérations menées par les organisateurs.

Au CIO, en revanche, toujours très prudent dans le choix de ses mots, la sécurité informatique est jugée prioritaire. « Le CIO et les comités d’organisation des Jeux olympiques ont identifié la cybersécurité comme un domaine prioritaire, a expliqué un porte-parole de l’instance internationale. Ils investissent beaucoup pour offrir aux Jeux olympiques le meilleur environnement de cybersécurité possible. Mais étant donné la nature du sujet, nous ne divulguons pas ces mesures. »

Question : la menace d’une attaque informatique sera-t-elle plus forte si la Russie est exclue des prochains Jeux, comme le recommande l’Agence mondiale antidopage ? Probable. Reste à savoir le risque sera jugé assez élevé par le CIO pour influencer sa décision.