— Publié le 10 septembre 2020

Thomas Bach, un président entre prudence et optimisme

Institutions Focus

Prudent, Thomas Bach. Optimiste et confiant, selon ses propres termes, mais prudent. Le président du CIO s’est livré mercredi 9 septembre à l’un de ses exercices désormais habituels depuis le début de la crise sanitaire, la conférence de presse en ligne. Il l’a fait depuis la Maison olympique de Lausanne, au terme d’une réunion tout aussi virtuelle de la commission exécutive.

Le sujet du jour ? Les Jeux de Tokyo. Encore et toujours. Auront-ils lieu ? Comment ? Avec ou sans public ? Thomas Bach n’a éludé aucune question. Mais à la différence de John Coates, prompt à assurer cette semaine que l’événement olympique se déroulerait l’an prochain « avec ou sans COVID-19″, le président du CIO a avancé sur ce terrain glissant avec des précautions de diplomate.

« Je ne suis sûr que d’une chose dans ce monde et cette situation incertains, c’est que l’environnement en juillet, août – et cela vaut aussi pour août, septembre car nous sommes pleinement alignés avec le Comité international paralympique – que l’environnement en ce qui concerne Tokyo sera différent de celui d’aujourd’hui », a suggéré Thomas Bach. Pas vraiment un scoop.

« Nous ne savons pas à quoi ressemblera le monde demain, alors comment pouvez-vous attendre de nous que nous sachions à quoi il ressemblera dans 320 jours à partir d’aujourd’hui », insisté Thomas Bach face aux 250 journalistes réunis virtuellement pour cette visioconférence.

Le président du CIO ne s’en cache pas : la seule certitude du moment quant aux Jeux de Tokyo tient à leur incertitude. Tout peut arriver. Impossible, donc, d’écarter le moindre scénario.

A Lausanne comme à Tokyo, les équipes planchent sur toutes les options. « Le groupe de travail sur les Jeux se prépare pour différents scénarios, explique Thomas Bach. On ne sait pas quel sera l’environnement l’an prochain, il est donc trop tôt pour dire aujourd’hui lequel prévaudra. »

La présence du public ? Elle est souhaitée, répète le CIO depuis la décision du report des Jeux. Mais il est encore trop tôt pour en connaître les modalités. Thomas Bach l’a assuré mercredi : les mesures de distanciation sociale seront peut-être imposées l’an prochain sur les sites olympiques.

Un vaccin ? « Je pense que nous pouvons être prudemment optimistes, d’après nos informations et les contacts que nous avons avec les experts et l’Organisation mondiale de la santé, mais aussi avec les sociétés pharmaceutiques, a répondu Thomas Bach. Nous verrons sans doute de grands progrès en matière de tests rapides, ils peuvent grandement influencer la planification du scénario qui sera décidé. Mais un vaccin et des tests rapides ne seront pas la solution miracle. Ils pourront seulement faciliter l’organisation des Jeux et, espérons-le, des événements qui les précéderont. »

La quarantaine ? Les médias japonais avancent que les autorités de l’archipel étudieraient la possible d’en exempter les athlètes et leur encadrement à leur arrivée au Japon. Mais Thomas Bach se montre prudent. « Si nous avons besoin d’une quarantaine pour assurer la sécurité de tous, on aura une quarantaine », a-t-il expliqué mercredi 9 septembre.

Patience, donc. Patience et confiance. Plus présidentiel que jamais, Thomas Bach s’affiche en leader prudent mais à l’écoute. Il laisse à sa garde rapprochée, John Coates en tête, le soin de satisfaire l’appétit des médias pour les déclarations plus radicales. Le dirigeant allemand, lui, reste dans son rôle.