— Publié le 2 septembre 2020

Avec son logo, Los Angeles 2028 révolutionne le genre

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Ils l’avaient annoncé comme une évidence, du premier au dernier jour de la campagne de candidature : en cas de victoire, ils seraient les champions de l’innovation. A un peu moins de huit ans de l’événement, les organisateurs des Jeux de Los Angeles 2028 tiennent parole. Ils innovent. Ils surprennent.

A ce stade de la préparation, encore très embryonnaire, leur goût pour la nouveauté s’exprime par l’image. A Los Angeles, rien de très surprenant. L’équipe californienne a dévoilé mardi 1er septembre le logo des Jeux olympiques et paralympiques en 2028. Il révolutionne le genre.

Au premier regard, rien de très inattendu. Les lettres L et A en capitales, posées au-dessus du nombre 28, le tout surplombant les anneaux olympiques ou le symbole des Jeux paralympiques. Comme Paris 2024, LA 28 a fait le choix d’un logo unique pour les deux événements.

Mais la créativité californienne se manifeste avec la lettre A. Elle apparaît successivement sous différentes formes et versions typographiques. Avec cette identité visuelle, Los Angeles 2028 n’a pas seulement créé le premier logo olympique animé. Casey Wasserman et son équipe ont surtout réussi à symboliser la vision de l’événement, construit depuis le premier jour sur la notion de diversité et de multiculturalisme de la Cité des Anges.

« Il n’existe pas une seule façon de représenter Los Angeles, explique Casey Wasserman, le président de LA28. Chaque quartier, chaque pâté de maisons, chaque personne a sa propre identité et sa propre histoire.  Les Jeux de LA 2028 mettront en valeur la créativité collective de notre communauté et célébreront la diversité qui nous rend forts. »

Conçu pour l’ère numérique, le logo est amené à évoluer. Il compte aujourd’hui 26 versions différentes. Elles ont été dessinées par autant d’athlètes américains, olympiens passés, actuels ou en devenir, avec l’aide d’artistes multimédias installés à Los Angeles.

Parmi les premiers « signataires » de l’identité visuelle, deux acteurs de la candidature californienne, les athlètes Allyson Felix et Michael Johnson, mais aussi la gymnaste Gabby Douglas, la nageuse Simone Manuel, la joueuse de football Alex Morgan, l’escrimeuse Ibtihaj Muhammad, les athlètes paralympiques Scout Bassett et Lex Gillette, ou encore l’actrice Reese Witherspoon.

Allyson Felix explique avoir imaginé son « A » avec l’idée de célébrer ses trois équipes favorites, les Lakers pour la NBA, les Dodgers pour la MLB, et les Trojans de son université, USC (University of Southern California). « La culture du sport et de l’excellence, j’ai grandi avec à Los Angeles, explique la sextuple championne olympique. J’ai grandi en étant une fan des Trojans, une fan des Lakers et une fan des Dodgers. »

Michael Johnson, médaillé d’or sur 200 et 400 m aux Jeux d’Atlanta en 1996, a enveloppé son propre « A » d’une seule couleur : l’or. « Quand j’ai travaillé sur ma version du logo, j’ai essayé d’intégrer la notion de concentration, raconte-t-il. Aujourd’hui, quand je pense aux Jeux olympiques et à mon propre parcours et expérience des Jeux, ce qui me revient en priorité est l’extrême concentration dont j’ai fait preuve pour conquérir les médailles d’or. »

Casey Wasserman n’en fait pas mystère : les Jeux de Los Angeles ne seront pas seulement marqués par la diversité, ils seront aussi ceux du changement. Avec une priorité : en finir avec la règle 50 de la Charte olympique interdisant aux athlètes de manifester sur le terrain toute expression politique, raciale ou religieuse.

Le président de LA 28 l’a expliqué mardi 1er septembre à l’occasion de la présentation du logo : il a écrit personnellement à Thomas Bach pour lui demander d’assouplir la position du CIO sur cette règle.

« Il revient aux athlètes d’initier et mener le mouvement, mais j’exhorte le président Bach à se montrer à la fois réfléchi et offensif sur cette question, a insisté Casey Wasserman. La règle 50 de la Charte olympique existe probablement pour une raison, mais les temps sont aujourd’hui différents, et je pense qu’elle nécessite un ajustement. Le discours antiraciste n’est pas un discours politique. Il est une norme politique que nous devons tous adopter pour agir. »