— Publié le 23 juillet 2020

A un an des Jeux, le Japon se prépare à tous les scénarios

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Drôle de journée à Tokyo. Elle s’annonçait comme la dernière avant le grand jour. J – 1. La flamme aurait dû défiler dans les rues de la capitale, avant de se diriger le lendemain vers le stade olympique. Une veillée d’armes. La fin de l’attente.

A la place, le compte-à-rebours olympique affiche J – 365, ce jeudi 23 juillet, avant l’ouverture des Jeux de Tokyo. L’an passé, Thomas Bach avait fait le voyage vers le Japon pour célébrer l’occasion. Cette fois, les Japonais mettent profil bas. En guise de célébration, une vidéo diffusée à 20 h 00 tapantes, ce jeudi, depuis le stade olympique. Elle doit délivrer un message de soutien et d’espoir, « Plus forts ensemble », aux athlètes du monde entier.

A une année des Jeux, le COVID-19 continue d’imposer son diktat dans le mouvement olympique. Au Japon, l’opinion n’y croit plus. Pire : elle a cessé d’observer les anneaux olympiques avec impatience et envie. Les récents sondages menés par les médias japonais affichent tous la même tendance : la grande majorité des Japonais – plus ou moins les deux tiers selon les enquêtes – souhaitent que les Jeux soit encore reportés ou plus radicalement annulés.

Yoshiro Mori lui-même ne fait plus mystère de ses doutes. Interrogé par la NHK, le président du comité d’organisation a reconnu que la destinée des Jeux était désormais entre les mains des chercheurs. « La tenue des Jeux olympiques dépend de la capacité des êtres humains à vaincre ou non le coronavirus, a admis l’ancien Premier ministre. Si la situation reste inchangée, les Jeux ne pourront pas avoir lieu. Mais la décision n’appartiendra pas seulement au Japon. Nous devrons prendre l’avis des autres pays. Seul le CIO aura le pouvoir de décider. »

Cette décision, le mouvement olympique l’espère la plus précoce possible. La NHK et Kyodo News ont récemment sondé les fédérations sportives japonaises, mais également les fédérations internationales et les comités nationaux olympiques, sur le meilleur moment pour décider de la tenue ou non des Jeux de Tokyo.

Au Japon, une bonne moitié des 35 fédérations nationales des sports olympiques d’été espère que la décision interviendra au plus tard avant la fin de l’année 2020. A l’étranger, 16 des 22 organisations ayant répondu aux sollicitations de la NHK (19 comités nationaux olympiques et 3 fédérations internationales) expliquent souhaiter une décision au moins 6 mois avant le début prévu des Jeux de Tokyo. Pour le comité olympique slovène, par exemple, l’idéal serait de trancher définitivement la question au mois d’octobre, soit 9 mois avant l’événement.

En attendant, les Japonais se préparent. Ils épluchent tous les scénarios, y compris les pires. La NHK révèle que le comité d’organisation planche actuellement sur une liste de 400 mesures destinées à empêcher une propagation du virus pendant les Jeux. Elles concernent tous les acteurs de l’événement, des athlètes aux spectateurs.

Les organisateurs suggèrent de séparer les athlètes d’un même pays, voire d’une même équipe, dans plusieurs bus pour se rendre du village aux sites d’entraînement ou de compétition, à l’aller comme au retour. Il leur serait également demandé d’ouvrir les fenêtres du bus et de maintenir une distance sociale. Dans les vestiaires, ils devront s’abstenir de manger ou de crier.

En zones d’interview, athlètes et journalistes devront maintenir entre eux une distance d’au moins 1,5 mètre. Ils seront séparés par une cloison transparente.

Les spectateurs, de leur côté, ne pourront pas payer leurs achats en espèces dans les boutiques. Il leur sera aussi demandé de ne pas crier. Enfin, le port du masque sera recommandé, voire obligatoire dans certains lieux.

Selon plusieurs sources citées par la NHK, le comité d’organisation testerait actuellement ces mesures sanitaires dans la salle de basket-ball des Jeux, la Super Arena de Saitama. Le plan anti-coronavirus pourrait ensuite être étendu à l’ensemble des 43 sites olympiques, au plus tard à la fin de l’année.