— Publié le 17 juillet 2020

Pour le CIO, le monde reste virtuel

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Drôle de journée pour le CIO. L’instance olympique organise ce vendredi 17 juillet depuis Lausanne la première session de son histoire en mode virtuel. Elle aurait dû se tenir à Tokyo, à la façon d’une mise en bouche avant l’ouverture des Jeux d’été.

A la place, les membres de l’institution feront face à leur ordinateur. Pour l’occasion, la 136ème session a été réduite à une courte journée. Quatre heures, sans pause café. Il ne devrait pas en falloir plus pour expédier un ordre du jour où dominent une poignée d’élections et l’arrivée dans la maison d’une nouvelle promotion de membres.

Passage obligé des sessions du CIO : les rapports sur l’avancée des travaux des Jeux à venir. Les Japonais de Tokyo auraient dû en être épargnés, trop occupés à soigner les derniers détails de leur événement. Mais le report à l’an prochain des Jeux de Tokyo 2020 leur laisse encore une fois le devant de la scène.

Face à la session, ce vendredi, John Coates présentera un énième était des lieux à une année de l’événement. Il s’annonce sans surprise. L’Australien s’exprimera en sa qualité de président de la commission de coordination pour répéter que les Jeux de Tokyo seront simplifiés. Il rappellera que les groupes de travail formés à Tokyo et Lausanne ont identifié 200 mesures susceptibles de réduire la facture.

Mais, sauf immense surprise, John Coates ne lâchera pas encore le chiffre attendu par tous : le montant réel du surcoût des Jeux. Il n’est pas prêt. Tant mieux, car il aurait sans doute plombé l’ambiance.

Les équipes de Pékin 2022, Paris 2024, Milan-Cortina 2026 et Los Angeles 2028 seront également invitées à présenter leur feuille de route. Les Sud-Coréens de Gangwon, la préfecture désignée en début d’année pour accueillir les Jeux de la Jeunesse d’hiver en 2024, auront eux aussi la parole.

En revanche, les Sénégalais de Dakar 2022 sont exemptés de l’exercice. A la place, la session du CIO validera comme un seul homme le report à l’année 2026 des prochains Jeux de la Jeunesse, premier événement olympique sur le sol africain. La commission exécutive l’a décidé dès l’avant-veille, à la demande de Macky Sall, le président sénégalais.

Les élections, maintenant. Elles s’annoncent un peu plus incertaines. Tout est déjà joué pour les deux postes de vice-président. Le Singapourien Ng Ser Miang et l’Australien John Coates remplaceront le Turc Uğur Erdener et l’Espagnol Juan Antonio Samaranch, dont les mandats arrivent à leur terme. Ils sont les deux seuls candidats.

En revanche, un certain suspense s’installera dans la « salle » virtuelle au moment de l’élection des deux places à la commission exécutive. Ils sont quatre postulants : la Philippine Mikaela  Cojuangco Jaworski, le Belge Pierre-Olivier Beckers-Vieujant, l’Ethiopienne Dagmawit Berhane, l’Argentin Gerardo Werthein.

Pour le reste, la messe est déjà dite. Cinq nouveaux membres du CIO sont proposés à la session. Ils seront tous élus. Sebastian Coe, le président de World Athletics, devrait conduire la petite délégation. Il sera accompagné par la princesse saoudienne Reema Bandar Al-Saud, l’ancienne présidente croate Kolinda Grabar-Kitarović, la Cubaine Maria de la Caridad Colón Ruenes, et le Mongol Battushig Batbold. Trois femmes, deux hommes. La parité se rapproche.

Avec leur entrée dans la maison, le CIO repassera au dessus de la barre des 100, avec 105 membres de plein droit.

Enfin, le report des Jeux de Tokyo profite à cinq membres de l’institution, tous élus ou désigné à la commission des athlètes. La Zimbabwéenne Kirsty Coventry, la Slovaque Danka Barteková, le Français Tony Estanguet, l’Australien James Tomkins et le Suédois Stefan Holm auraient dû rendre leurs clefs au soir de la cérémonie de clôture, dimanche 9 août 2020. La session du CIO validera en ligne, ce vendredi 17 juillet, la prolongation d’une année de leur mandat.