— Publié le 8 juillet 2020

Pour les Jeux de Tokyo, les athlètes auront un passe-droit

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Bonne nouvelle ? Attendons. Selon plusieurs sources « proches du dossier », mentionnées par l’agence Kyodo News, le Japon envisage d’assouplir les restrictions de voyage pour tous les athlètes étrangers engagés aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo. Et cela, quelle que soit la situation sanitaire dans le monde, l’an prochain, au moment des deux événements.

Les mêmes sources expliquent que le gouvernement de Shinzo Abe se prépare à la mise en place d’un processus qui permettrait aux athlètes et à leur encadrement d’entrer au Japon même dans l’hypothèse où la pandémie de COVID-19 ne serait pas entièrement maîtrisée. Les compétiteurs bénéficieraient d’un passe-droit pour participer aux Jeux, y compris ceux venant d’un pays dont les ressortissants ne seront pas autorisés à se rendre dans l’archipel.

Le plan spécial Tokyo 2020 sera supervisé par la division économique du Secrétariat National à la Sécurité, une unité de coordination des forces diplomatiques et de sécurité du Japon. Il sera évoqué en septembre prochain, à l’occasion d’une réunion au sommet consacrée à la lutte contre le coronavirus, où seront notamment conviés les représentants du gouvernement, de la ville de Tokyo et du comité d’organisation des Jeux.

Toujours selon Kyodo News, il est prévu que les athlètes, les membres de l’encadrement et les officiels doivent se soumettre à une série de tests de dépistage RT-PCR (polymerase chain reaction), avant leur voyage au Japon, puis à leur arrivée et pendant leur séjour. Il est également envisagé par les autorités japonaises de réduire au maximum les contacts extérieurs pendant les Jeux.

Le Japon a renforcé depuis février dernier les restrictions de voyage pour les visiteurs étrangers. La semaine passée, 18 nouveaux pays dont l’Algérie, Cuba et l’Irak, ont été ajoutés à la liste d’interdiction d’entrée sur le territoire. Elle recense actuellement 129 pays.

Le mois dernier, une première porte a été entrouverte, avec l’autorisation des voyageurs d’affaires venus du Vietnam. Le gouvernement japonais discute actuellement avec plusieurs autres pays asiatiques, dont la Thaïlande, pour assouplir mutuellement les restrictions de voyage, mais sous certaines conditions.

Le CIO ne s’en est jamais caché : les Jeux de Tokyo ne pourront avoir lieu qu’à la condition que tous les pays membres du mouvement olympique – ils sont actuellement 206 – puissent être présents. La position de l’instance olympique ne changera pas.

Les Japonais le savent. L’information révélée par Kyodo News confirme leur volonté de tout mettre en place pour sécuriser l’événement, y compris dans l’hypothèse où le COVID-19 reste un sujet d’actualité sur la planète au moment des Jeux.

Il n’empêche, le défi s’annonce colossal. Zachary Binney, un professeur américain à l’Oxford College de l’Université Emory, à Atlanta, l’a expliqué au site AroundtheRings : le village des athlètes sera à coup sûr le lieu le plus exposé aux risques de propagation du virus pendant les Jeux.

« Il faudra tester ses occupants tous les jours ou, au pire, tous les deux jours, prévient-il. Attendre que les cas symptomatiques apparaissent, c’est déjà trop tard. Les gens vont courir un grand risque en séjournant au village olympique. Il est très difficile, voire impossible, de limiter les contacts sociaux dans un tel lieu. L’objectif des organisateurs doit être d’empêcher le virus d’entrer dans le village. »

Pour le professeur américain, la question des spectateurs devra également être prise très au sérieux. « Ils devront être japonais, ou avoir résidé dans le pays pendant un certain nombre de jours », suggère-t-il. Pour les autres, les Jeux se vivront à distance.