— Publié le 20 juin 2019

« Nous voulons être aux Jeux de façon permanente »

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Les Japonais de Tokyo 2020 lui ont ouvert la porte des Jeux. Les Français de Paris 2024 l’invitent à un deuxième tour. Et les Californiens de Los Angeles 2028 lui tendent déjà les bras. Le surf est en train de se tailler une belle place dans le mouvement olympique, même s’il n’est encore que sport additionnel.

Pour FrancsJeux, le directeur exécutif de la Fédération internationale de surf (ISA), Robert Fasulo, évoque l’avenir olympique du surf. A Tokyo 2020, puis à Paris 2024. Et même encore plus loin.

FrancsJeux : Comment se présentent les Jeux de Tokyo 2020 pour le surf ?

Robert Fasulo : De façon générale, nous sommes très satisfaits de la façon dont les choses se préparent. Je sais que plusieurs fédérations internationales ont exprimé certaines inquiétudes par rapport aux Jeux de Tokyo 2020, mais il est difficile pour nous de les rejoindre sur ce terrain. Nous sommes les nouveaux venus dans la place. Nous avons encore quelques défis à relever dans la préparation des Jeux de Tokyo. Mais nous connaissons bien le site. Nous avançons dans la bonne direction, avec les Japonais, sur sa configuration. Et nous avons eu avec eux des échanges très positifs concernant le festival du surf que nous souhaitons organiser en marge des épreuves olympiques.

Vous semblez faire de l’organisation de ce festival un élément majeur de vos débuts aux Jeux…

Tout à fait. Le festival du surf est très important à nos yeux. Nous allons le faire. Nous voulons créer un lieu où nous pourrons célébrer le mode de vie et la culture du surf, mais aussi son histoire, sa relation avec le public et avec l’environnement. Ce festival s’inscrira aussi dans la démarche du CIO de proposer des Jeux durables. Tous les éléments du lieu, notamment les gradins, seront construits avec des matériaux durables.

Avez-vous le moindre doute quant à la participation des meilleurs surfeurs du monde aux Jeux de Tokyo 2020 ?

Non. Tous les meilleurs seront là. Ils sont extrêmement motivés et très impatients.

Après Tokyo 2020, vous attendiez-vous à être choisis une nouvelle fois comme sport additionnel pour les Jeux de Paris 2024 ?

Nous avons appris que, dans le mouvement olympique, rien n’est jamais acquis. Le processus de sélection des sports additionnels a été moins formel pour Paris 2024 que pour Tokyo 2020. Il s’agissait plus d’un dialogue. Mais nous savions, dès le début, qu’il y aurait un intérêt du COJO à l’égard de notre discipline. La France est un grand pays de surf, la Fédération française de surf est puissante. Et puis, avoir déjà été choisis pour les Jeux de Tokyo a certainement fait une très grande différence.

Le CIO a décidé d’attendre la fin de l’année 2020 pour officialiser la liste des sports additionnels aux Jeux de Paris 2024. Considérez-vous les Jeux de Tokyo 2020 comme un test décisif dans la perspective de Paris 2024 ?

Une expression dit qu’on n’a jamais une deuxième chance de faire une première bonne impression. Nous devrons donc être très bons à Tokyo. C’est notre priorité. Nous avons encore beaucoup de travail à  accomplir. Cette année sera très importante. Je ne parlerais pas réellement de test à propos des Jeux de Tokyo, mais notre objectif a toujours été de nous installer de façon permanente dans le décor olympique. Nous ne voulons pas y faire seulement un ou deux passages.

Plusieurs sites sont en concurrence pour accueillir le surf aux Jeux de Paris 2024. Avez-vous une préférence ? 

Il ne nous reviendra pas de décider. Le COJO Paris 2024 va lancer un appel à candidatures. De notre côté, nous sommes surtout concernés par l’aspect technique du site choisi. Mais les villes dont j’ai entendu parler ont toutes une grande expérience des compétitions de surf et présentent tous les éléments techniques requis.

Serez-vous impliqués dans la décision finale ?

Oui. Nous serons impliqués au moment de la validation du site. Nous l’étions déjà pour les Jeux de Tokyo, mais au dernier stade du processus de sélection. Les Japonais nous avaient proposé trois options, nous sommes allés voir sur place, nous avons fait des études. Dans le cas des Jeux de Paris, nous connaissons déjà les différents sites. Nous n’aurions même pas besoin de nous rendre sur place.

Le surf ayant été désigné sport d’état en Californie, on imagine mal Los Angeles 2028 ne pas le choisir parmi les sports additionnels. Cela aurait-il vraiment du sens, de votre point de vue, de figurer trois fois de suite parmi les sports additionnels ?

Il est très difficile pour nous d’envisager de vivre éternellement dans l’incertitude. Nous voulons être un partenaire à long terme du mouvement olympique, même si la notion de permanence n’a plus le même sens aujourd’hui pour un sport olympique. Avoir été choisi par Paris 2024 renforce évidemment encore les chances du surf d’atteindre son objectif, car nous connaissons bien les gens de Los Angeles 2028, nous avons des contacts réguliers avec eux et nous sommes des partenaires très proches. Pour eux, le surf fait partie intégrante de la culture californienne. Avec l’option Brisbane 2032, dont il est déjà beaucoup question depuis quelques temps, le surf pourrait être concerné par quatre éditions consécutives des Jeux d’été. Nous en sommes ravis. Mais nous voulons intégrer le mouvement olympique de façon permanente.