Candidatures

Stockholm/Are 2026, un dossier non sans risque

— Publié le 19 juin 2019

Coup dur pour les Suédois. A moins d’une semaine du vote du CIO pour l’accueil des Jeux d’hiver 2026, la candidature de Stockholm/Are était lancée à pleine vitesse. Elle doit aujourd’hui appuyer sur le frein.

La raison est financière. Selon l’AFP, le CIO a adressé à l’équipe suédoise un courrier très officiel où il lui demande des « clarifications » sur les garanties à apporter dans le dossier de candidature.

La lettre de l’institution olympique est datée du 14 juin 2019. Elle fait suite à un courrier de la candidature suédoise envoyé deux jours plus tôt au CIO. Un courrier où l’équipe suédoise présentait enfin, après plusieurs mois de retard, les garanties financières de la candidature.

A l’évidence, les chiffres et les précisions apportés par les Suédois de Stockholm/Are 2026 n’ont pas convaincu le CIO. L’organisation olympique n’y a pas trouvé tout ce qu’elle attendait. Elle s’inquiète notamment de l’absence d’engagement contraignant de certaines collectivités suédoises directement concernées par le projet olympique.

« Nous avons reçu un certain nombre de lettres d’intention et de garanties non contraignantes, celles-ci ne représentent pas des engagements contraignants et cela fait peser un risque sur la livraison du village olympique », pointe le CIO dans sa lettre.

A seulement cinq jours du vote de la session du CIO, prévu lundi 24 juin, les inquiétudes formulées par Lausanne projettent une ombre sur le dossier suédois.

Depuis plusieurs semaines, l’équipe de Stockholm/Are tente de refaire son présumé retard sur sa rivale italienne, Milan/Cortina d’Ampezzo, en multipliant les annonces de soutiens politiques. Le dernier en date pèse d’un bon poids, puisqu’il émane du Premier ministre suédois, Stefan Löfven. La demande de clarifications du CIO vient atténuer tous les efforts de l’équipe scandinave.

Les inquiétudes du CIO sonnent-elles le glas des chances de la Suède ? Dans les deux camps, le ton se veut très serein, voire confiant. « Nous avons un dialogue permanent, positif et constructif avec le CIO, à la fois par emails et par lettres », a précisé à l‘AFP un porte-parole de la candidature suédoise.

« Nous échangeons régulièrement avec eux, confirme Christophe Dubi, le directeur des Jeux olympiques au CIO. Dans le rapport de la commission d’évaluation , chacun a pu lire qu’il manquait des éléments. On travaille donc sur ces garanties. Comme d’habitude, il faut affiner. »

Alors, réelles inquiétudes ou simple demande de précisions ? Les deux, sans doute. A l’amorce du sprint final, le CIO veut se prémunir de toute mauvaise surprise, surtout après une campagne où les deux derniers candidats en lice, Italiens et Suédois, ont eu toutes les peines du monde à répondre à toutes les exigences du processus de candidature. La démarche du CIO se veut prudente. Elle semble logique.

Il n’empêche, le CIO n’hésite pas à parler de « risque » pour la livraison du village olympique. Le mot n’est jamais anodin. A moins d’une semaine du vote, il interroge.

Il reste quelques jours aux Suédois pour rassurer le CIO, et par ricochet les membres de l’organisation olympique. Le temps presse. Mais tout reste jouable.