— Publié le 17 juin 2019

Avec Terre de Jeux, Paris 2024 repousse ses frontières

Événements Focus

Les Jeux de Paris 2024 porteraient-ils mal leur nom ? A écouter Tony Estanguet, le président du comité d’organisation, il est tentant de le croire.

Le triple champion olympique de canoë les souhaite nettement plus vaste que le seul périmètre de la capitale et de la région parisienne. Les Jeux de la France. La France toute entière.

Lundi 17 juin, Tony Estanguet a choisi un décor très solennel, le Sénat, pour présenter l’arme fatale censée mobiliser l’ensemble du territoire derrière le projet olympique. Son nom : Terre de Jeux. Un label destiné aux collectivités territoriales qui souhaitent s’associer à l’aventure et mettre plus de sport dans le quotidien de leurs habitants.

Le président du COJO l’a expliqué : « L’objectif est de permettre à tous les territoires, quels que soient leurs moyens et leur taille, qu’ils se situent dans l’hexagone ou dans les Outre-mer, de s’engager dans l’aventure olympique et paralympique et de profiter de la dynamique des Jeux pour mettre en valeur et accélérer leurs projets autour du sport. »

La démarche est inédite. Elle marquerait même un tournant dans l’histoire des Jeux. Avant Paris 2024, seules les collectivités qui accueillaient des épreuves ou des délégations pouvaient se revendiquer de l’aventure olympique. Désormais, l’olympisme sera à la portée de tous, ou presque.

« Nous avons voulu aller plus loin et ouvrir cette possibilité à toutes les collectivités, insiste Tony Estanguet. Les meilleurs partenaires aujourd’hui pour le sport en France sont d’un côté les clubs, de l’autre les collectivités, parce que ce sont elles qui investissent le plus dans les équipements sportifs de proximité et dans le fonctionnement des associations sportives. J’ai envie que ces Jeux contribuent à renforcer la place du sport dans la société. Pour cela, il faut associer l’ensemble des territoires. »

Dans les faits, les choses ne seront pas tout à fait aussi simples. Pour rejoindre le mouvement, les collectivités (villes, départements et régions) devront faire acte de candidature. Il se fera en ligne, sur une plateforme dédiée, terredejeux2024.org. L’appel à candidatures a été ouvert ce lundi 17 juin. Les premières labellisations interviendront à partir de l’automne. Elles s’échelonneront ensuite jusqu’en 2024.

Une fois sélectionnées, et pourvues du précieux label Terre de Jeux, les collectivités recevront dès l’automne prochain un kit de communication. Il comprendra le logo de l’opération, des objets dérivés et une série de possibles actions à mener en 2020. Il leur faudra alors passer à l’action, au cours de l’année 2020, sur au moins trois temps forts : la semaine olympique à l’école en février, la journée olympique du 23 juin, puis les Jeux de Tokyo fin juillet et début août.

Précision : le COJO Paris 2024 ne cassera pas sa tirelire pour financer les initiatives des collectivités labellisées. Mais il leur fournira gratuitement les outils de communication.

En parallèle, les collectivités territoriales peuvent proposer leur candidature pour intégrer la liste officielle des centres de préparation aux Jeux (CPJ). Elles peuvent le faire dès aujourd’hui, et jusqu’au 31 octobre 2019. La liste définitive des CPJ devra être prête pour les Jeux de Tokyo 2020.

Au Japon, les envoyés du COJO la communiqueront aux 206 comités nationaux olympiques et aux 184 comités nationaux paralympiques. A eux, ensuite, de faire le tri pour choisir un site où venir s’entraîner tout au long de l’olympiade.