— Publié le 3 mai 2019

Le monde médical se range dans le camp de Semenya

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L’information est d’importance. Elle pourrait même jouer un rôle majeur dans la suite du conflit entre Caster Semenya et l’IAAF. L’Association médicale mondiale (AMM) appelle l’ensemble des médecins à travers le monde à « ne pas prendre part à la mise en œuvre du nouveau règlement de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) portant sur l’admissibilité des athlètes féminines. »

L’organisation internationale n’a pas attendu la décision du TAS, rendue mercredi 1er mai, pour se ranger du côté de l’athlète sud-africaine. Dès la semaine passée, elle avait adopté une position sans nuance à l’occasion d’une réunion de son Conseil à Santiago du Chili.

Elle avait alors exigé « le retrait immédiat de ce règlement au motif qu’il constitue une discrimination fondée sur la variation génétique d’athlètes féminines, et qu’à ce titre il est contraire aux normes internationales d’éthique médicale et au droit international des droits humains. »

Elle en a remis un couche cette semaine. Dans un communiqué publié jeudi 2 mai sur son site Internet, l’Association médicale mondiale réitère son appel à l’ensemble des médecins à travers le monde à boycotter le règlement de l’IAAF sur les athlètes hyperandrogènes. En clair, elle leur demande de ne pas prescrire les traitements médicamenteux auxquels devront se contraindre les athlètes concernées pour abaisser leur taux de testostérone.

Commentaire du président de l’AMM, le Dr Leonid Eidelman : « Nous avons de sérieuses réserves quant à la validité éthique d’un tel règlement, qui est fondé sur la preuve ténue d’une seule étude, actuellement largement contestée par la communauté scientifique. Ce règlement va à l’encontre d’un certain nombre de prises de position éthiques emblématiques de l’AMM et à ce titre nous réclamons son retrait immédiat ».

Sebastian Coe l’a confirmé jeudi 2 mai à Doha : l’IAAF ne reculera pas. Elle ne suivra pas non plus la demande du TAS de retirer le 1500 m des distances concernées par son règlement. Mais comment réagirait-elle face à une athlète hyperandrogène incapable de se conformer aux nouvelles normes, pour n’avoir pas pu trouver un médecin acceptant de lui prescrire le traitement requis ?

Pour rappel, l’IAAF est signataire du Code médical du mouvement olympique établi par le CIO. A ce titre, elle se doit de suivre la Déclaration d’Helsinki, un document officiel de l’Association médicale mondiale. La bataille juridique est loin d’être terminée.