— Publié le 12 mars 2019

Pour la Russie, l’IAAF dit toujours « niet »

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Les mois passent, mais rien ne se passe. Toujours aussi droite dans ses bottes, l’IAAF a confirmé une nouvelle fois la suspension de la Russie de toutes les compétitions internationales d’athlétisme. Réuni pour deux jours à Doha, son Conseil a prolongé le purgatoire de la Fédération russe (RusAF) et de ses athlètes. Il dure depuis novembre 2015.

Sur le fond, la décision de l’IAAF se veut logique. Rune Andersen, le responsable du groupe de travail sur le dopage en Russie, a expliqué attendre que l’Agence mondiale antidopage (AMA) en ait terminé de son long travail d’analyse des données du laboratoire de Moscou. L’attente pourrait durer encore quelques mois.

Rune Andersen a précisé, lundi à Doha, que la levée de la suspension de la RusAF « pourrait se faire avant, mais pourrait être après » les championnats du Monde 2019, prévus du 27 septembre au 6 octobre dans la capitale du Qatar. Il a précisé que l’AMA s’était engagée à transmettre en priorité les données extraites du laboratoire de Moscou à l’unité d’intégrité de l’athlétisme.

L’IAAF demande également à la Russie de couvrir les coûts occasionnés par les années d’enquête menées par ses différentes composantes sur la réalité du dopage dans l’athlétisme russe. Selon le président de la RusAF, Dmitry Shlyakhtin, le montant de la dette serait supérieur à 3,2 millions de dollars.

En d’autres temps, la somme aurait semblé anecdotique pour une institution qui n’a jamais été dans le besoin. Mais Dmitry Shlyakhtin ne s’en cache pas : les affaires de dopage et la suspension imposée par l’IAAF ont fini par assécher les comptes de la fédération. Elle a perdu son partenaire titre. Ses caisses sonnent creux. « Notre situation financière n’est pas vraiment simple », a-t-il reconnu, cité par le site sports.ru.

Toujours selon Dmitry Shlyakhtin, une feuille de route a été envoyée la semaine passée à l’IAAF. Elle propose un calendrier et des modalités de remboursement, sur plusieurs mois. La question sera discutée à la fin du mois de mars à l’occasion d’une nouvelle réunion entre la RusAF et le groupe de travail de l’IAAF sur le dopage en Russie.