Candidatures

Pour les Jeux en 2032, la Corée déjà à l’heure du choix

— Publié le 11 février 2019

Les Coréens ne perdent pas de temps. Une année après les Jeux d’hiver de PyeongChang 2018, ils ont déjà ouvert un nouveau dossier olympique. Sa page de couverture est marquée de l’année 2032. A l’intérieur, le projet d’une candidature commune entre les deux voisins de la péninsule, Corée du Sud et Corée du Nord. Historique.

Le dossier coréen prendra encore un peu plus d’épaisseur ce lundi 11 février. Le comité national olympique sud-coréen (KSOC) est réuni en assemblée générale. A l’ordre du jour, le vote de la ville candidate aux Jeux d’été en 2032.

En lice, deux métropoles. D’un côté, la capitale, Séoul. Le choix le plus naturel. En face, la deuxième ville du pays en nombre d’habitants, Busan, une citée portuaire du sud-est du pays.

Les deux villes ont déjà déposé un dossier de candidature au comité national olympique. Une délégation du KSOC a effectué une visite à Séoul et Busan entre le 23 et le 25 janvier 2019. L’organisation nationale doit trancher, ce lundi, par un vote à bulletins secrets.

Séoul a accueilli les Jeux d’été en 1988. Busan, 3,7 millions d’habitants, a organisé les Jeux Asiatiques en 2002.

Le timing semble très prématuré. La campagne pour les Jeux d’été en 2032 ne débutera pas avant l’année 2023, pour un vote du CIO qui pourrait se dérouler au deuxième semestre 2025. Mais le calendrier incite les Coréens à anticiper les choses.

Le président du KSOC doit se rendre à Lausanne en fin de semaine. Accompagné du ministre sud-coréen des Sports, il doit rencontrer Thomas Bach vendredi 15 février, au siège du CIO. La réunion tripartite concernera également les officiels nord-coréens. Officiellement, il sera question des Jeux de Tokyo 2020, et d’une possible équipe unifiée, au moins dans certains sports.

Mais les envoyés de Séoul souhaitent en profiter pour avancer encore leurs pions dans la perspective d’une candidature commune des deux pays aux Jeux d’été en 2032. Ils veulent se rendre à Lausanne en ayant déjà choisi quelle ville porterait le projet côté sud-coréen.

Selon un premier rapport dévoilé en décembre dernier, le budget alloué par la Corée du Sud à des Jeux olympiques et paralympiques communs avec le Nord en 2032 s’élèverait à 3,9 milliards de wons (3,06 milliards d’euros). La part nord-coréenne n’est pas encore connue.

Thomas Bach n’en fait pas mystère : le rapprochement des deux Corée, entamé aux Jeux de PyeongChang avant de se matérialiser par une rencontre historique entre Moon Jae-in et Kim Jong-un, doit se poursuivre sur le terrain olympique. En ces temps difficiles, le CIO en a besoin pour soigner sa communication.

« Les deux dirigeants coréens, le président sud-coréen Moon et le président nord-coréen Kim, nous ont demandé de continuer à soutenir leurs pourparlers de rapprochement par des actions dans le sport, nous le faisons, a expliqué Thomas Bach. Dans quelques jours, nous allons rencontrer les deux gouvernements et les deux comités nationaux olympiques, pour voir comment le CIO peut contribuer à la paix dans la péninsule coréenne et dans le monde. »

Séoul ou Busan ? Le choix n’est pas anodin. Mais il ne devrait pas être décisif. Dans tous les cas, une candidature des deux Corée aux Jeux d’été en 2032 aurait un poids considérable. Elle serait difficile à battre.