Candidatures

Pour les Jeux d’hiver, le CIO ne cassera pas sa tirelire

— Publié le 25 octobre 2018

Le CIO ne s’en cache pas : il veut voir la candidature de Calgary aux Jeux d’hiver 2026 aller le plus loin possible. Normal. Présent mercredi 24 octobre dans la ville canadienne pour une visite express, Christophe Dubi, le directeur des Jeux olympiques, l’a dit et répété. Mais l’envoyé de Lausanne s’est aussi montré ferme sur les prix. Le CIO ne payera pas un sou de plus pour donner un coup de pouce au projet canadien.

A moins de trois semaines du référendum sur la candidature olympique, le 13 novembre, la visite en Alberta de Christophe Dubi n’était pas prévue au calendrier. Mais l’incertitude sur l’issue du scrutin, et la montée de l’opposition, ont convaincu le CIO qu’il était urgent de se montrer.

A Calgary, le directeur des Jeux olympiques a fait le tour de certains des sites des Jeux d’hiver en 1988. Il a rencontré les élus locaux, les politiciens, le monde économique, les sportifs  et les médias. Surtout, Christophe Dubi a répondu aux questions.

En tête de liste, la participation du CIO au budget des Jeux d’hiver. En début de semaine, la Première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, a suggéré que l’institution olympique fasse un effort financier supplémentaire dans l’éventualité où la candidature ne parvienne pas à obtenir des autorités publiques (Etat fédéral, Alberta et ville de Calgary) les 3 milliards de dollars canadiens (2,01 milliards d’euros) prévus dans le budget.

Christophe Dubi s’est montré clair : le CIO ne déboursera pas un sou de plus. Sa contribution a été établie à 925 millions de dollars. Elle ne bougera pas. « Je ne vais pas commenter un éventuel déficit budgétaire à ce stade, ce sont des spéculations, a-t-il expliqué devant les médias. La seule chose que je peux dire, c’est que le CIO, en tant qu’organisation non gouvernementale et non commerciale, distribue l’ensemble des revenus qui sont générés. Nous nous sommes engagés à verser 925 millions de dollars, soit l’équivalent de 1,2 milliard de dollars canadiens. Il s’agit d’une contribution très conséquente, surtout en la comparant à celle des autorités locales. »

A ce stade de la campagne de candidature, l’Alberta a annoncé une participation de 700 millions de dollars canadiens au budget des Jeux. La ville de Calgary et le gouvernement canadien n’ont pas encore dévoilé leurs chiffres.

Envoyé par Lausanne pour tenter de sauver les meubles, Christophe Dubi a enfilé sans rechigner un costume de promoteur de la candidature canadienne. Il a parlé business : « Quand on est une société établie à Calgary, on se rend compte que ça va être formidable pendant 7 ans. Les Jeux vont stimuler l’activité économique. »

Il a vanté les atouts du projet : « Ici, vous avez vraiment tout. Vous avez l’expertise, vous avez l’expérience, vous organisez régulièrement des grands événements sportifs, et vous avez les sites. Vous avez une équipe qui a travaillé avec beaucoup de précision et de détails pour assurer un projet sûr. Les chiffres qu’ils ont donnés ne sont pas fabriqués. Je peux vous dire qu’il n’y aurait aucun surcoût avec Calgary 2026. »

Plus surprenant, Christophe Dubi a évoqué la concurrence. Il a lâché quelques commentaires sur la candidature de Stockholm, elle aussi dans l’expectative, faute d’avoir pu encore obtenir le soutien des autorités politiques. « La candidature de Stockholm progresse bien, a confié l’envoyé du CIO. La ville a récemment élu une nouvelle maire, qui a manifesté son soutien plein et entier aux Jeux olympiques. Maintenant, les forces politiques sont en train de former un gouvernement au niveau national. La prochaine étape, ce sera d’obtenir les garanties de la part du gouvernement pour que le projet aille de l’avant avec les garanties nécessaires. »

Question : Christophe Dubi a-t-il déjà pris ses billets pour Stockholm ? A ce stade de la campagne, sa présence pourrait s’avérer utile.