— Publié le 5 octobre 2018

A Buenos Aires, Paris 2024 affiche sa nouvelle carte

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Jusqu’ici, tout va bien. Et même, allez, un peu mieux que bien. A un peu moins de 6 ans de l’événement, le comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 continue d’afficher une mine de premier de la classe. Ses notes sont excellentes. Il rend ses devoirs avec un temps d’avance.

Jeudi 4 octobre, Tony Estanguet et sa garde rapprochée ont pris place en invités de marque dans la salle de réunion de la commission exécutive du CIO, au Hilton de Buenos Aires. Costumes et cravates, décontraction et sérénité. A l’ordre du jour, une présentation très formelle du nouveau concept sport/sites des Jeux de Paris 2024. En clair, la carte dite « optimisée » des sites. Pas vraiment une conversation de comptoir.

Le président du COJO s’en coltinera une deuxième, devant une assistance nettement plus fournie. Il est invité à monter à la tribune de la session du CIO, réunie les 8 et 9 octobre, toujours à Buenos Aires. Même discours, délivré face à une assistance convaincue par avance : 13 mois plus tôt, ses membres ont désigné Paris comme ville-hôte des Jeux d’été en 2024.

 

Michaël Aloisio, le directeur de cabinet de Tony Estanguet, l’a expliqué en début de semaine à Paris, avant le départ pour Buenos Aires de la délégation (11 personnes) de Paris 2024 : « Nous avions annoncé la fin de l’année pour présenter une carte optimisée des sites. Nous avons pris un peu d’avance. »

Le boulot n’a pourtant pas été mince. Certes, la copie finale s’éloigne peu du concept proposé pendant la phase de candidature. Mais les retouches ont été nombreuses. Et, parfois, assez radicales.

A Paris intra-muros, un nouveau site a été épinglé sur la carte des Jeux. Il sera seulement provisoire. Et même, mieux encore, prévu à l’origine pour un usage non olympique. Le CIO appréciera. Le Grand Palais éphémère se présente comme une structure temporaire (9.000 places, 13.500 m2), installée sur le Champ de Mars en 2021, pour héberger les manifestations artistiques pendant les travaux de rénovation du bâtiment historique. Le COJO l’a choisi pour le judo et la lutte, deux sports initialement prévus à l’AccorHotels Arena de Bercy, finalement dédiée entièrement au basket-ball.

Commentaire de Michaël Aloisio : « Nous venons nous greffer là-dessus, en demandant de prolonger son usage. Pour cela, nous payerons la facture. »

Au Bourget, le COJO a redistribué les cartes. Le volley-ball glisse vers un site temporaire, annoncé plus proche des lignes de transports en commun. Le badminton quitte les lieux pour rejoindre la future Arena 2, annoncée pour l’année 2023 porte de la Chapelle, à seulement 3 km du Stade de France.

Toujours en Seine-Saint-Denis, le futur centre nautique a été redimensionné. Plus vaste. Mais moins coûteux, au moins sur le long terme. Le water-polo et le plongeon auront droit à un bassin permanent, à la différence de la natation course, pourvue d’une piscine démontable ceinturée de tribunes provisoires (15.000 places) et de deux bassins d’entraînement, eux aussi appelés à être démontés. Les trois bassins démontables seront réimplantés en Seine-Saint-Denis après la fin des Jeux paralympiques.

Au total, l’équipe de Jean-Philippe Gatien, le directeur des Sports du COJO, a joué de la gomme et du crayon pour six sports : badminton, basket-ball, judo, lutte, natation et volley-ball. Mais leurs fédérations internationales et nationales ont toutes donné leur feu vert.

Le village des médias, de son côté, devra se plier à un régime amaigrissant. Le COJO l’a revu à la baisse. Mais lui aussi s’inscrit dans la vision de Jeux utiles à la société. « La construction du village des médias permet de répondre à un besoin en logements des populations », assure Michaël Aloisio.

La suite ? Le concept sites/sports sera finalisé pendant l’année 2021, après la décision finale du CIO sur le programme définitif des Jeux de Paris 2024, avec l’ajout des sports additionnels. Une décision annoncée pour la fin de l’année 2020, quelques mois après les Jeux de Tokyo.

La finalisation du programme des épreuves paralympiques, de son côté, interviendra en janvier 2019. Le choix des sites de compétition sera ensuite confirmé en concertation avec les fédérations internationales et le Comité international paralympique (IPC).