Candidatures

Jeux d’été, Universiade, JOJ : la Russie veut tout rafler

— Publié le 17 septembre 2018

Son avenir sportif immédiat reste très incertain, mais il en faut plus à la Russie pour retenir son envie de grandeur. Son dirigeant le plus haut placé l’a annoncé : le régime de Moscou songe très sérieusement à une candidature aux Jeux d’été. A l’horizon 2032, voire 2036.

L’information est digne de foi, puisqu’elle émane de Pavel Kolobkov, l’actuel ministre des Sports. La source inspire la même confiance : l’agence TASS. En visite à Vladivostok en fin de semaine passée, l’ancien escrimeur, champion olympique à l’épée individuelle en 2000 à Sydney, a confié au média russe « réfléchir activement à une candidature pour les Jeux d’été. »

Peu avare de confidences, le ministre a également révélé avoir dans ses cartons plusieurs autres dossiers de candidature, pour des grands événements sportifs. « Nous pensons aussi sérieusement aux Jeux de la Jeunesse et à l’Universiade d’été », a ajouté Pavel Kolobkov.

Le succès de la Coupe du Monde 2018 de football semble avoir redonné tout son appétit à la Russie. Le pays voit grand. Large et grand. Les Jeux d’été, les JOJ, l’Universiade d’été… Pavel Kolobkov ne veut rien se refuser.

L’ancien escrimeur, appelé à succéder à Vitaly Mutko en octobre dernier au sein du gouvernement, sait qu’il peut compter sur le soutien de Vladimir Poutine. Le président russe a donné le ton, au mois de juillet, en profitant d’une réunion des volontaires du Mondial de football pour déclarer que le pays n’allait pas en rester là et devait songer désormais aux Jeux.

Pavel Kolobkov l’a expliqué à l’agence TASS : « Nous pensons à accueillir de tels événements majeurs parce qu’ils peuvent stimuler le développement d’une région, mais aussi de la Russie toute entière. Ils peuvent contribuer à renforcer notre économie. C’est pourquoi nous y pensons vraiment. Mais la décision finale n’est pas encore prise. »

Prudence, donc. La Russie avance pas à pas. Mais elle n’a pas l’habitude de reculer. Une fois sa décision prise, le régime de Vladimir Poutine n’aura pas à s’encombrer d’un référendum sur la question olympique. Quant aux risques de surcoûts, à l’origine d’un nombre grandissant de projets avortés en Europe ou Amérique du Nord, la Russie s’en moque.

Reste une question : la ville olympique. Le gouverneur de Saint-Pétersbourg, Georgy Poltavchenko, a déjà pris les devants. Il a suggéré cette année que le port de la Baltique pourrait se lancer dans la course aux Jeux d’été en 2032 ou 2036.

Le CIO peut dormir tranquille : sa décision d’un double vote 2024-2028 n’a pas étouffé les volontés d’accueillir les Jeux d’été. Elle semble au contraire leur avoir apporté un second souffle. Inde, Australie, Corée, Allemagne, Indonésie, et maintenant Russie… Le monde entier se prépare à la bataille pour les Jeux en 2032.